Le chef de l’État a été chassé du pouvoir par une contestation populaire sans précédent, qui a poussé l’armée à le lâcher. La fin d’une très longue carrière politique et de 20 ans de présidence. Depuis, un nouveau président a été élu, mais cela n’a pas mis fin au mouvement de contestation.
Depuis un an, l’ancien président, qui se faisait déjà rare depuis son attaque cérébrale en 2013, n’a plus fait d’apparition publique. Peu d’informations filtrent sur le quotidien d’Abdelaziz Bouteflika. Agé de 83 ans, l’ancien dirigeant se trouverait toujours dans sa résidence médicalisée de Zeralda, sur la côte méditerranéenne, à une quinzaine de kilomètres d’Alger. Il sortirait et recevrait peu. Il ne s’est d’ailleurs pas rendu aux urnes, pour la présidentielle du mois de décembre dernier. C’est l’un de ses frères, qui a voté pour lui, par procuration.
Si l’ancien chef de l’État compte encore des partisans, une partie des Algériens considèrent qu’il fait déjà partie du passé après des années à s’interroger sur son état de santé. La question qui, en revanche, est régulièrement soulevée par certains, notamment les intellectuels ou les figures du Hirak, est celle de savoir s’il sera un jour traduit en justice. Pour le politologue Mohamed Hennad, « on ne peut pas faire l’économie du procès d’Abdelaziz Bouteflika, pour que le pays puisse aller de l’avant, quitte à ce qu’il soit déclaré inapte à être jugé. »
Plusieurs procès de proches collaborateurs de l’ancien président se sont tenus ces derniers mois. Deux ex-Premiers ministres ont été condamnés à 15 et 12 ans de prison, pour corruption. Le frère et ex-conseiller de l’ancien président, Saïd Bouteflika, à lui-même été condamne à 15 ans de détention pour complot, tout comme deux anciens chefs des renseignements
Avec Rfi