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26 mai 2019 : Cela fait 10 ans, depuis la disparition de l’opposant guinéen Bâ Mamadou

Ce 26 mai 2019, marque les 10 ans de disparition de l’opposant guinéen Bâ Mamadou, qui s’en est allé à l’âge de 78 ans. Des années après, malgré le silence du pouvoir, ses proches se souviennent toujours de lui et à jamais.

C’est le cas de Bah Oury, membre fondateur de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), parti qu’avait dirigé Bâ Mamadou, avant de céder le fauteuil à un autre.

Sur son compte Tweeter, le vice-président exclu de l’UFDG a rendu un vibrant homme à son ancien collaborateur politique. Bah Oury qualifie de Bâ Mamadou de courageux, impulsif et visionnaire.

Dans son tweet, l’animateur du Renouveau témoigne que son ancien compagnon a été le précurseur de l’éveil de la conscience politique et démocratique en Guinée. Sa

« Sa contribution à la démocratisation de notre pays a été exceptionnelle » écrit l’ancien ministre de la réconciliation nationale, avant de déplorer la non reconnaissance de l’apport de l’homme.

« L’apport de Bâ Mamadou est faiblement reconnu et honoré. Cette amnésie coupable et injuste à l’égard d’une des icônes du combat démocratique en Guinée n’est pas surprenante dans un pays où les élites et responsables politiques ont la mémoire courte » soutient-il dans son tweet.

L’opposant Bah Oury estime que l’oubli relatif dont est victime à titre posthume Bâ Mamadou n’est pas singulier.

« La Guinée néglige son passé, banalise des figures historiques qui ont beaucoup donné pour la grandeur de notre pays comme Ibrahima Fofana, William Sassine,  Jean Marie Doré, etc. Il faut corriger cela » a-t-il dénoncé dans son post.

Mais que retenir de Bâ Mamadou ?

Il était connu pour son franc-parler et sa propension à commenter l’actualité de son pays. Le « doyen » Mamadou Boye Ba s’est éteint à Paris le 26 mai, à l’âge de 79 ans. Le cancer a eu raison de cet homme usé par un demi-siècle de combat politique et d’échecs dont il souffrira en secret toute sa vie. S’il est vrai que son élévation le 5 mai au rang de chevalier de l’ordre du Mérite l’a réconforté, le président d’honneur de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, dirigée par Cellou Dalein Diallo) n’en est pas moins parti avec un goût d’inachevé. Le doyen de l’opposition attendait l’avènement d’une véritable démocratie issue d’élections libres.

Ba Mamadou est né à Boké en 1930. Son père, chef de canton, était un enseignant formé en France, et lui-même fréquenta les meilleures écoles sénégalaises avant de parfaire son éducation dans l’ex-métropole. Mathématicien et économiste, il a travaillé, après l’indépendance de la Guinée, dans l’administration, à la Banque centrale de Guinée et à la Banque mondiale.

Face aux dérives du président Ahmed Sékou Touré, le bouillant fonctionnaire multiplie les déclarations contre le régime. Contraint à l’exil, il sera même condamné à mort par contumace pour « complot ». Il s’installe alors en Côte d’Ivoire, puis revient en Guinée après la disparition du dictateur.

Hostile à Lansana Conté, il se fait de nouveau remarquer. En 1990, alors que le général-président accepte l’instauration du multipartisme, il crée d’abord la Lettre ouverte aux Guinéens, une publication dénonçant les agissements des dirigeants, puis son parti, l’Union pour la nouvelle République (UNR), dont la fusion en 1998 avec le Parti du progrès et du renouveau (PPR) de feu Siradiou Diallo donnera naissance à l’Union pour le progrès et le renouveau (UPR).

En 2002, il quitte l’UPR pour l’UFDG, dont il devient le président. En 2007, il décide de céder sa place à l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo. Une semaine avant sa mort, Ba Mamadou a demandé à Diallo, qui s’était rendu à son chevet, de veiller à l’unité de l’UFDG et de défendre les valeurs démocratiques.

Globalguinee.info

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