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Alpha Condé à ses partisans: « quand nos amis africains veulent savoir si notre fichier est bon… »

Alpha Condé, le dirigeant guinéen de 81 ans a justifié ce samedi 29 février 2020, sa décision de reporter les élections législatives couplées du référendum constitutionnel initialement programmées ce dimanche 1er mars, devant plusieurs responsables et militants de sa formation politique ( RPG Arc-en-ciel), à Gbéssia.

Alors que les commentaires vont bon train, le chef de l’Etat parle du fichier électoral dénoncé par ses opposants. Le Président de la République dit avoir pris la décision de reporter le double scrutin pour répondre aux inquiétudes soulevées par la CEDEAO et l’UA ces derniers jours, avant que ces deux institutions africaines ne retirent leurs observateurs électoraux du pays.

« Qu’est-ce qui est plus important dans une élection ? C’est le fichier. Donc, on ne doit pas avoir de doute sur le fichier. Nous avons aujourd’hui le logiciel le plus performant qu’existe en Afrique. Ça enlève les morts, les mineurs, tu ne peux pas t’inscrire deux fois. Donc, s’il y a un doute qu’on veut voler, il faut qu’on montre à la face du monde qu’on ne vole pas et que nous, nous faisons des élections transparentes » a déclaré le président Condé devant sous soutiens.

Et puis, ajoute le dirigeant guinéen,  la Guinée a toujours été un pays panafricain qui a joué un rôle au niveau de l’Afrique. Donc, il dit ne pas accepter qu’au niveau continental, qu’il ait un doute sur la sincérité de son pouvoir dans les élections.

« Ça, c’est fondamental, je dis bien en Afrique. J’ai dit toujours que les questions africaines doivent être réglées par les africains. Donc, quand nos amis africains veulent savoir si notre fichier est bon, je leur dit venez. Parce que si on dit la nuit que tu es vilain, le matin on va savoir si tu es vilain ou beau. Donc, on a dit OK, on va reculer de deux semaines, vous venez constater vous-mêmes que : Un, il n’y a pas de doublon, deux, il n’y a pas de morts, et trois qu’il n’y a pas de mineurs », s’est-il justifié.

Le deuxième problème qui a amené le président Condé à prendre cette décision, c’est qu’il y a 2 millions 400 mille électeurs qui ont voté en 2015, mais qui n’avaient pas mis le doigt. Selon le numéro 1 guinéen, l’OIF avait proposé de faire une refonde de la loi électorale. Chose que  la mouvance résidentielle avait proposé, mais l’opposition a refusé, dit-il.

« Or, vous savez qu’il fallait les 2/3 à l’Assemblée nationale. Donc, la CENI n’a pas la possibilité d’enlever les noms de ces électeurs qui n’ont pas mis leurs doigts. Mais là aussi, nous n’avons rien à craindre parce que si on regarde bien, on sait bien qui est favorisé dans ça. Il est important que tous nos amis viennent constater ça » -t-il confié.

Mieux, enchaine-t-il, ‘’je ne veux pas qu’on dise qu’on a volé. C’est pourquoi, j’ai dit à nos amis, venez et  on vous laisse le temps de venir. Donc après leurs travaux, on va aux élections. Nous on est sûr de notre logiciel. On sait. Mais il faut utiliser les deux semaines là pour vraiment renforcer le travail sur le terrain, parce que beaucoup de nos militants n’ont pas encore prit leurs cartes. Tout le monde n’a pas encore appris à voter. Vous devez travailler plus dans les deux semaines là qu’avant’’ lance-t-il dans la foulée.

La décision prise par le régime de Conakry, émane d’une profonde pression extérieure, qui s’en est suivie d’une médiation.  Avant et après le retrait de l’OIF, les Nations-Unies, l’UE, la Grande Bretagne, la CEDEAO, l’UA et plusieurs Organisations internationales, ont appelé à des élections transparentes et inclusives, pour une paix durable dans le pays. Et Alpha Condé, observe attentivement les différentes interpellations des partenaires de la Guinée.

« On ne peut pas se permettre quand on connait le passé et le présent de la Guinée, qu’il y ait un doute dans l’Union Africaine ou la CEDEAO nous concernant » enseigne-t-il à ses militants.

Sauf que, le report des élections n’est que de deux semaines. Aucune date n’est fixée. A la CENI et la Cour Constitutionnelle de faire leur travail. Mieux, les partis d’opposition qui conteste le processus électoral sont bottés en touche. Ce report ne concerne que les partis politiques en lice, a précisé le locataire du Palais Sékhoutouréya vendredi, lors de son allocution à la nation.

A suivre…

Alpha DAF