La Guinée traverse un autre tournant décisif de son histoire. Alors que la transition est en panne à cause notamment d’un manque de dialogue sincère entre la classe politique et les acteurs de la société civile guinéenne, trois leaders du front national pour la défense de la constitution (Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Alpha Midiaou Bah alias Djani alpha et Billo Bah) ont été brutalement arrêtés ce mardi par la police judiciaire. Les images de leurs arrestations sont insoutenables.
C’est dans ces circonstances, que l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie a vigoureusement protesté ce mercredi 6 juillet 2022, contre l’arrestation de ses trois leaders du FNDC (front national pour la défense de la Constitution). Cette coalition politique soupçonne la junte au pouvoir en Guinée, de créer une situation de blocage politique dans le pays pour empêcher retour à l’ordre constitutionnel.
Appelant la Cedeao à s’impliquer pour restaurer le dialogue et la sérénité, la coalition politique dirigée par Cellou Dalein Diallo, prévient que le combat du FNDC est également le sien. C’est pourquoi, elle appelle ses partisans à se tenir prêts, pour se mobiliser le moment venu, contre la volonté de la junte de confisquer les droits et libertés pour retarder la restauration de l’ordre constitutionnel-.
Merci de lire ci-dessous la déclaration de l’ANAD…
L’ANAD, profondément consternée par l’interpellation et les conditions de l’arrestation de Oumar Sylla alias « Fonikè Manguè », Mamadou Billo Bah et Djani Alpha, proteste vivement contre le recours à la détention arbitraire pour réduire au silence ces défenseurs de l’Etat de droit. Elle demande au CNRD de libérer immédiatement et sans conditions le coordonnateur du FNDC et ses collaborateurs.
Notre pays est malheureux de son image dans le monde qu’exposent les scènes de ces pratiques grotesques et humiliantes. Un pays dont la justice est en perdition et les forces de l’ordre antagonistes à la république.
Des poursuites sont ainsi engagées sur la base d’accusations vagues et excessives en invoquant une application arbitraire de la loi pour criminaliser les activités légales, légitimes et pacifiques.
Des forces de l’ordre qui prennent d’assaut un domicile privé, sans mandat qui les y autorisent, violentent et humilient des citoyens leaders d’opinion dont le patriotisme est notoirement reconnu, avant de les trainer à même le sol et les embarquer manu militari.
Des violations du droit à la liberté d’expression et d’opinion parce que, pour le nouveau pouvoir, il faut se taire face aux dévoiements de la transition ; il faut se garder de dénoncer les arrestations arbitraires, les menaces et intimidations des leaders des partis politiques, les transgressions de la Charte, les déviances du discours du 5 septembre.
L’ANAD prend à témoin l’opinion nationale et internationale et particulièrement la CEDEAO sur le fait que le harcèlement dont fait l’objet le FNDC, qui est l’une des principales composantes des forces vives du pays, est de nature à mettre en cause le dialogue tel que recommandé par le dernier sommet de la CEDEAO.
Comment d’ailleurs ne pas soupçonner derrière cette brutalité qui parait gratuite sinon inutile, une volonté de créer les conditions d’un blocage politique pour retarder le retour de l’ordre constitutionnel ?
C’est pourquoi, la CEDEAO doit s’impliquer pour apporter apaisement et sérénité au contexte du dialogue qui doit se dérouler sous les auspices de son facilitateur.
L’ANAD exprime avec force sa solidarité et son soutien au FNDC et à tous les acteurs politiques et leaders d’opinion injustement poursuivis ou détenus.
Elle demande à la CEDEAO d’engager les diligences nécessaires à la libération immédiate et sans conditions de Fonikè Mangué, Mamadou billo Bah, Djani Alpha et de tous les leaders arbitrairement poursuivis ou arrêtés.
L’ANAD prévient que le combat du FNDC est aussi son combat. C’est pourquoi, l’ANAD demande à ses militants et militantes, à toutes les autres forces démocratiques du pays de se tenir prêts pour se mobiliser ensemble, le moment venu, contre la volonté de la junte de confisquer nos droits et libertés pour retarder la restauration de l’ordre constitutionnel.
Vive la démocratie !
Vive la République !