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Assemblée nationale : les ‘’grands axes’’ de la communication de Kassory Fofana, devant les députés

Le premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, a présenté aux représentants du peuple ce mercredi, la feuille de route du Gouvernement, ses orientations et les perspectives à venir, dans ce qu’on va appeler en français propre : « discours de politique générale du Gouvernement ». Au cours de cet exercice si important, le locataire du petit Palais de la colombe a tenté de vendre l’ambition du pouvoir exécutif courant les prochaines années.

D’abord, pour Don Kass, la sécurité des Guinéens n’est pas négociable. « Les Guinéennes et les Guinéens ont le droit de vivre sans craindre pour leur vie, ni pour leurs biens. J’en ferai toujours, je le dis bien toujours, une priorité de mon Gouvernement », promet le Chef du gouvernement guinéen.

Alors des ONGs des droits de l’homme, l’UE et le département d’Etat américain ont épinglé le pouvoir de Conakry pour sa mauvaise conduite dans le respect des droits de l’homme ces dernières années, le premier ministre a réfuté les accusations de ses dernières devant le parlement. Kassory évoque un mauvais portrait fait au régime d’Alpha Condé.

« La situation politique et sociale a notablement évolué mais les enjeux d’alors et ceux de maintenant restent les mêmes avec plus ou moins d’acuité. Bien que nous nous réjouissions tous de vivre dans un pays plus sûr qui concilie l’impératif et le devoir de responsabilité, des voix s’élèvent pour évoquer des restrictions des droits des citoyens, voir le recule de notre démocratie. C’est une caricature et un mauvais procès qui est fait à notre pays. C’est aussi mal connaitre le parcours personnel du professeur Alpha Condé. La question qui mérité d’être posée et qui nous interpelle tous est de savoir peut-on exercer les droits reconnus et les libertés fondamentales dans la défiance permanente des institutions et dans une société de violence et de désordre ? Nous voulons un pays de liberté » a rétorqué un Kassory Fofana qui avait jusque-là gardé un silence absolu face aux multiples accusations des ONGs internationales dont Amnesty international et Human Rights Watch.

Face à la représentation nationale, le chef du Gouvernement a insisté sur le point relatif à la restauration de l’autorité de l’État en martelant que la sécurité des guinéens n’est pas à négocier.

« Les P.A ont contribué à rétablir l’autorité de l’État et mettre un frein à la vague de violences qui a souvent endeuillé tant de familles. J’insiste sur ce point, honorables députés, quand je veux que ce soit très clair, la sécurité des guinéens n’est pas négociable, les guinéennes et les guinéens ont le droit de vivre sans craindre pour leur vie ni pour leur bien, j’en ferais toujours, je le dis bien, toujours une priorité de mon gouvernement », dira-t-il sans ambages, qui veut aussi « un pays de liberté et un Etat de droit, mais nous aspirons aussi à une société de responsabilité dans laquelle, chacun connait ses droits et devoirs, respecte les lois de la République, les Institutions et l’ordre constitutionnel ».

Le chef du gouvernement assure par ailleurs, que le président de la République et lui, n’ignorent nullement les aspirations des guinéens à de meilleures conditions de vie. « Nous les entendons s’exprimer quotidiennement. On ne gouverne pas un pays avec les clameurs populaires », s’exclame-t-il.

Ainsi, pour répondre aux aspirations profondes des guinéens, Kassory Fofana affirme qu’il faut nécessairement une union sacrée, un véritable sursaut patriotique, du courage et de la détermination face à la difficulté d’agir et de décider.

« C’est ensemble que nous allons réussir ou échouer face à notre avenir à tous et face au destin de notre pays (…)Les gouvernants doivent avoir la faculté de dire toute la vérité sur la situation actuelle du pays et de se montrer le plus sincère possible avec le peuple qui a le droit de savoir pour mieux comprendre », promet-il d’un ton ferme.

Aussi, dans la foulée de sa présentation, le numéro 1 du Gouvernement demande aux guinéens d’accepter la vérité et la réalité. Selon lui ‘’Nous ne devons pas nous laisser tromper par des discours démagogiques et des fausses promesses. Nous ne devons pas nous laisser bercer d’illusions. Chacun voit, sait et constate que l’économie mondiale est éprouvée’’.

« Tous les pays sont fragilisés et exposés à de nombreuses incertitudes. La Guinée n’est pas seule et ne fait pas exception à cela. Nous ne devons pas cacher les réalités auxquelles tous les pays sont confrontés depuis l’apparition de la pandémie de Covid-19 », mentionne-t-il.

D’après le chef de file du Gouvernement, en plus des conséquences sanitaires, la pandémie a entrainé une crise économique et financière que le monde a rarement connue. C’est pourquoi, enchaine-t-il ‘’quand je dis aux guinéens que l’année 2021 va être dure, je sais de quoi je parle’’.

‘’Le Gouvernement doit dire la vérité…’’

« Le gouvernement doit avoir le courage de dire la vérité au peuple de Guinée. L’année 2021 ne sera pas facile. Nous devons nous préparer à des difficultés. Le pouvoir en place fera de son mieux pour limiter les effets et conséquences de ces difficultés. Mais cela ne sera pas suffisant pour faire face à toutes les difficultés », a-t-il prévenu.

Dégradation des routes…

C’est l’autre pan de communication de Don Kass, qui fait un aveu d’échec sur la gestation de nos routes. Etant dans une dégradation poussée, Kassory parle même d’une honte nationale.

« Ceux qui voyagent, observent que même la Sierra-Leone a mené sa route jusqu’à nos frontières, la Côte-d’Ivoire a fait autant, le Mali a fait autant, c’est une honte nationale, le président de la république nous demande de laver cette honte nationale » a ouvertement avoué le PM devant les députés de la neuvième législature.

Vers l’augmentation des prix de l’électricité…

Dans le secteur de l’électricité, le premier ministre a fait une annonce qui va certainement faire des mécontents. Il parle d’une augmentation des prix pour favoriser le retour à l’équilibre financier de l’électricité de Guinée (EDG).

A en croire le chef du Gouvernement, la fourniture d’électricité au niveau actuel, qui ne concerne que 47% de la population guinéenne coûte une ardoise en termes de subvention très lourde.

« Nous parlons de trois cents (300) millions d’euros par an. Vous comprendrez donc la nécessité d’aller à l’équilibre. Vous comprendrez donc la nécessité de faire payer le courant à nos compatriotes. Quand on observe le voisinage, le coup électrique en Guinée est le plus faible, il est trois fois moins qu’au Libéria, il est deux fois plus moins cher qu’au Mali, pays désertique. En termes d’économie, en termes de la qualité de l’allocation des ressources budgétaires, c’est un gaspillage », dit-il à qui veut l’entendre, ignorant la colère que cela pourrait engendrer.

A l’horizon 2026, le Gouvernement se fixe comme objectif prioritaire donc, le retour à l’équilibre financier d’EDG. Cela suppose la combinaison d’une série d’actions, informe Kassory.

« On va augmenter le prix de l’électricité, on va améliorer le niveau de capacité de production pour faire descendre le coup de production, on va investir dans les lignes de transport et de distribution. Tous ces actions combinées devront conduire le pays à l’horizon 2026 de retrouver l’équilibre d’Électricité de Guinée (EDG) et libérer les ressources aujourd’hui en subventions en faveur des autres secteurs de l’économie », précise-t-il.

‘’La numérisation est une dimension irréversible dans les économies contemporaines…’’

S’exprimant sur le secteur du numérique, Kassory y voit un véritable socle de modernisation de l’administration, de soutiens à tous les autres secteurs et de promotion de l’employabilité des jeunes et des femmes. D’après ses dires, ‘’Lanumérisation est une dimension irréversible dans les économies contemporaines.’’

Présentant des chiffres à l’appui, il révèle que le taux de pénétration d’internet mobile a été porté à 65% et nous possédons un des meilleurs maillages en matière de connexion fiable grâce au réseau de câble à fibre optique dont l’opérationnalisation et la commercialisation ont été lancées en septembre dernier. Il s’agit selon Kassory, de plus de 4 mille kilomètres de fibres optiques pour permettre un accès à internet de très haut débit pour la population et les entreprises sur l’ensemble du territoire national.

De même, insiste, le projet d’interconnections régional à travers l’alliance Smart Africa, est un atout pour relever le défi de l’intégration régionale et continentale. Ces progrès sensibles, poursuit-il, le gouvernement doit toutefois continuer à favoriser les investissements dans les infrastructures digitales.

« A cet égard, dans le prolongement de la construction prochaine d’un Dater center dans notre pays, le gouvernement doit accueillir un deuxième câble sous-marin pour rendre les technologies de l’information et de la communication plus largement accessibles. C’est véritablement notre souveraineté numérique que le gouvernement vise à assurer en dotant notre pays d’infrastructures autonomes et modernes », a annoncé le premier ministre, qui ajoute d’ailleurs, que nombreux sont les secteurs d’activités économiques qui vont pouvoir exploiter davantage les opportunités des nouvelles technologies du numérique.

« C’est sur cet atout que le gouvernement entend s’appuyer aussi pour répondre à la problématique de l’emploi des jeunes et des femmes et favoriser la création de startups. C’est pourquoi, j’ai engagé le gouvernement à s’appuyer sur cette nouvelle opportunité qu’offre le numérique pour répondre à la problématique de l’emploi des jeunes et des femmes et favoriser la création de beaucoup plus d’entreprises », lance-t-il.

Dans la même dynamique, selon Don Kass, la digitalisation des procédures administratives, entamée au cours des dernières années, sera poursuivie pour accroitre l’efficacité de notre administration et l’adapter aux attentes des usagers du service public. Il s’agit notamment des procédure fiscales et douanières.

« Pour exploiter les opportunités offertes par les nouvelles technologies de l’information et de la communication, M. le président de la République a décidé d’articuler les interventions publiques autour de la promotion numérique universelle et du développement d’un écosystème d’inventeurs et d’entrepreneurs dans le domaine du numérique », explique-t-il aux honorables députés, avant de préciser qu’à ce titre, un effort budgétaire de la part de l’Etat de l’ordre de 1% du budget national, sera dédié à la création d’entreprises, à l’innovation et à la recherche dans le domaine du numérique.

D’autres grands axes de la communication du PM à développer très prochainement sur Reveilguinee.info.

A suivre…

Alpha Madiou BAH

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