L’opposant Bah Oury refait surface dans l’arène médiatique. Ces derniers jours, il fait la Une des médias. Ce mercredi, c’était autour de nos confrères de Djoma média de l’interroger. Et, en homme averti, le président de l’Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG) a été amené à aborder la crise postélectorale que traverse son pays.
S’exprimant sur la récente mission conjointe (CEDEAO-UA-ONU) qui s’est déployée en Guinée pour aplanir quelques divergences, l’ancien ministre de la réconciliation nationale estime qu’ une médiation ne réussit que lorsque les acteurs sont de bonne foi et de bonne volonté.
« Cela veut dire que ce n’est pas d’autres qui vont nous imposer des schémas pour nous permettre de nous entendre. C’est entre nous Guinéens, qui devons avoir la volonté d’aimer la Guinée, d’aimer la population guinéenne, d’éviter tout ce qui peut faire pleurer des Guinéens. Et c’est là le problème. Si on joue au plus malin en disant que lorsque je veux faire du mal à mon frère c’est ça qui est mon bonheur, quel que soit l’enthousiasme, la volonté et les pressions internationales, ça ne donnera à rien. La République Centrafricaine a connu les mêmes problèmes. Ils ont eu tellement de médiations, tellement de conférences internationales pour faire la paix entre eux. Comme ils n’ont jamais eu la volonté par la suite, le pays est allé en lambeau et en déconfiture » a déclaré Bah Oury, qui assure qu’ici, en Guinée, « nous devons nous ressaisir pendant qu’il est temps ». « Il y a eu beaucoup de drames, il y a eu beaucoup d’injustices, il y a eu beaucoup de frustrations », dénonce-t-il chez nos confrères.
Alors que la présidentielle du 18 Octobre 2020, a connu une démonstration de force des deux principaux candidats (Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo), avec des mobilisations de foules lors de la Campagne électorale, notamment à Conakry, Bah Oury prévient qu’il faut se méfier de la foule dans la vie politique guinéenne.
« La foule c’est une foule. Dans l’histoire on vous dit, il faut se méfier de la foule. Vous savez, ce n’est pas aujourd’hui que les foules ont commencé à être les paramètres essentiels de la vie politique en Guinée. Dès que la foule a été mise en avant, ç’a été la catastrophe. Dès fois, les gens perdent raisons lorsqu’ils voient une foule et ça ne date pas d’aujourd’hui. On peut en avoir de multiples exemples où les plus graves catastrophes qui ont impacter la vie de la Guinée, lorsque des dirigeants se trouvent devant des foules. À partir de ce moment-là, c’est comme s’ils ont été enivrés par cette masse et les propos sont allés au-delà de ce qu’ils pouvaient envisager et penser » indique-t-il avant d’inviter certains acteurs politiques à changer de stratégie. « Il faut que les gens se remettent en cause. El hadj Bâ Mamadou a mobilisé de la foule immense et on a vu ce que ç’a donné. D’autres aussi ont mobilisé de la foule immense. On a vu ce que ç’a donné. On a besoin des hommes et des femmes qui réfléchissent, qui voient de l’avenir sereine. Au lieu de cultiver l’émotion des gens, cultivons leurs intelligences et leurs sagesses pour que le pays s’en sorte. Sinon ce sont les pauvres gens qui vont en souffrir et il y a eu trop de souffrance jusqu’à présent », prévient-il sans ambages.
Cette sortie de Bah Oury viserait-elle l’opposant Cellou Dalein Diallo, qui a drainé du monde lors de sa campagne électorale tant à l’intérieur du pays qu’à Conakry? Tout laisse à le croire, puisqu’en citant expressément le nom du Doyen Bâ Mamadou, ancien opposant du régime de Conakry, longtemps resté un allié à Alpha Condé, celui qui d’ailleurs ouvert la porte de l’UFDG à Dalein, le leader de l’UDRG laisse des indices.
À suivre…
Moustapha CONDE