Le Conseil Régional des Organisations de la Société Civile de Conakry,
- Vue la situation socio politique actuelle,
- Vue les divergences d’opinions sur une éventuelle nouvelle constitution,
S’est réuni en plénière ce mercredi, 12 Juin 2019.
A cet effet, aux termes de débats fructueux et contradictoires, il a été retenu de procéder à la déclaration dont la teneur est la suivante :
Le Conseil Régional constate que si on peut noter des groupes de guinéens partagés entre pro ou contre une éventuelle nouvelle constitution qui est synonyme de possibilité d’un nouveau mandat pour l’actuel Président de la République, cependant il existe une majorité silencieuse de la population qui observe l’évolution anarchique et violente de cette situation de façon préoccupante et au grand dam de la cohésion sociale.
Cette majorité silencieuse, qui ne saurait être négligé, c’est la paisible population elle-même, prise en otage au quotidien dans ce débat depuis des mois par des commis de l’Etat et des politiciens alors qu’elle n’a donné mandat à personne à cet effet au point de vouloir ramener tout au seul sujet, comme si tout est politique chez nous.
A cet effet, regrettant le degré de contradiction entre nos juristes (agrégés, doctorants, maitrisards,…) dans l’interprétation des dispositions de l’actuelle constitution, au point d’apporter tous les jours de l’eau au moulin des partisans de la violence sans aucun souci pour la quiétude sociale, la consolidation des acquis démocratiques et de la stabilité économique du pays.
En conséquence,
- Considérant qu’avec l’évolution des choses où la majorité silencieuse semble être abandonnée à la merci des politiciens qui disposent des moyens ou des canaux de communication à grande portée.
- Considérant que cette forme de démonstration de force entre pro et contre, dans le contexte actuel ne saura donner la possibilité au Président de la République d’attendre le peuple dont il dit être à l’écoute, et qu’à l’allure des choses ce n’est que la violence au détriment de l’intérêt supérieur de la nation qui pourra être le seul solde de cette situation.
- Connaissant que les politiques en Afrique dans des situations conflictuelles s’accordent généralement sur les cadavres à la clé des familles endeuillées dont les récompenses usuelles demeurent ‘’ nous exigions des enquêtes pour que justice soit rendue’’, mais jamais de justice ;
Le Conseil régional des organisations de la société civile de Conakry prend acte du débat qui prévaut entre des guinéens autour de la constitution, tout en condamnant son caractère violent ou incitateur à la violence entre citoyens de différents bords politiques.
- Considérant qu’avec une de l’Assemblée Nationale illégitime, le Président de la République est le seul garant légitime et légal des institutions de la République, en conséquence, de la quiétude sociale dans le pays.
C’est pourquoi, nous invitons très respectueusement Son Excellence Monsieur le Président de la République, Professeur Alpha CONDE, seul élu national légitime à date et garant de la Paix et l’unité nationale, à s’adresser à ses compatriotes pour mettre fin à ces pagailles qui sévissent dans le pays.
Ainsi, nous rappelons au Président de la République que son indifférence après des mois d’invectives entre guinéens ne fera que renforcer les risques de violence et d’affrontement qui ne fera pas honneur à la République.
Nous invitons, en outre les leaders religieux, notamment le Grand Iman, El hadj Mamadou Saliou CAMARA et l’Archevêque de Conakry, Mgr Vincent KOULIBALY, tous Coprésidents de la Commission Provisoire de Réflexion sur la Réconciliation Nationale, de redoubler d’efforts dans le renforcement de la Paix et de la cohésion sociale.
A la société civile de faire le maximum d’elle, pour qu’aucun guinéen dans le respect de la loi, ne soit inquiété pour son opinion et, surtout éviter que des guinéens ne soient entrainés dans des agendas politiques à l’affrontement.
Vive la République de Guinée,
Vive la Paix et la Cohésion Sociale,
Que Dieux bénisse la République de Guinée.
Président
Mr Abdoul SACKO