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Détention du journaliste Lansana Camara : quand Martine Condé de la HAC brise le silence et affiche une colère !

Notre confrère Lansana Camara a passé sa première nuit ce mardi en prison. Le journaliste est reproché de diffamation par voix de presse à l’encontre du ministre des Affaires Etrangères et des Guinéens de l’Etranger, Mamady Touré. Après la déclaration de l’Association Guinéenne de la Presse en Ligne (AGUIPEL), c’est autour de la présidente de la haute Autorité de la Communication (HAC) de briser le silence ce mercredi 27 mars 2019.

A l’occasion de la cérémonie d’ouverture des travaux de l’Atelier des formateurs sur la responsabilité sociale des journalistes en période électorale ce mercredi dans un hôtel chic de Conakry, la Présidente de la HAC martine Condé, sous le regard piquant des hommes de médias a exprimé sa colère sur la l’arrestation du journaliste.

Avant de commencer son propos, la présidente de l’institution chargée de régulariser le travail des médias en Guinée a rappelé à son auditoire, qu’il y a la nouvelle qu’un journaliste est emprisonné. D’autres selon Martine Condé, disent qu’il se trouve à la DPJ. ‘’Ce qui n’est pas normal et je vois qu’il y a des visages fermés à cause de ça’’, dénonce-t-elle.

« Je voudrais rassurer tout le monde que les commissaires de la HAC et moi-même, nous nous en occupons. C’est hier nuit seulement que j’ai été informée, j’ai essayé de réveiller les autorités judiciaires mais je n’ai pas pu parce que le ministre de la Justice se trouve à l’intérieur du pays, il semble qu’il est à Macenta et je n’ai pas pu avoir le procureur. C’est notre collègue Amadou Tham Camara, président de l’AGUIPEL qui m’a contactée. Donc, depuis ce matin, nous sommes à pied d’œuvre et je suis sûre d’ici là, nous allons trouver une solution. Puisque j’ai rappelé à tout un chacun que la loi 002 sur la liberté de la presse ne permet pas l’emprisonnement d’un journaliste », a ajouté dame Condé devant les médias.

Mais, ce que ne digère pas la première autorité de la Haute Autorité de la Communication, c’est la démarche entreprise non seulement par l’AGUIPEL, mais aussi le ministre qui este notre confrère en justice pour des faits de diffamation.

« Je suis désolée que l’AGUIPEL ne nous a pas contactés, parce qu’il semble que ça fait quelques jours qu’ils font des démarches au niveau de la DPJ et ailleurs sans contacter la HAC qui doit normalement régler tout ce problème. Aussi, le ministre en question parce qu’il s’agit de la diffamation d’un ministre, dans ce cas-là, c’est la HAC la première institution à régler les problèmes concernant la presse. Nous avons vu des exemples, c’est le cas de certains comme celui de la Justice qui s’est adressé à nous quand il a eu des problèmes et le ministre de la Communication qui est là », a-t-elle fustigé avant de rassurer.

« Je pense que nous allons régler le problème de manière satisfaisante puisque nous sommes entre personnes civilisées et légalistes. Donc, je suis un peu fâchée contre le ministre plaignant et l’AGUIPEL puisque le journaliste n’aurait pas dû se trouver là-bas si on avait associé la HAC. Donc, je vous remercie de vous détendre pour qu’on fasse bien cette formation parce qu’elle est très importante et qu’il n’y ait pas trop de problèmes, que les gens ne soient pas stressés à cause de l’arrestation d’un journaliste. Il est fait partie de la famille et nous allons régler » a rassuré Martine Condé.

L’arrestation de Lansana Camara, directeur de publication de Conakrylive.info et correspondant en Guinée de Chine-Nouvelle suite à la plainte du ministre des Affaires étrangères et des Guinéens de l’Etranger, indignent les associations de presse du pays.  Depuis ce mardi, les journalistes ne cessent de soutenir que les droits et libertés de la presse sont bafoués souvent en Guinée.

« L’Aguipel déplore cette arrestation arbitraire qui viole systématiquement la loi sur la liberté de la presse et constitue une entorse grave à la démocratie en Guinée. Par conséquent, elle exige la libération immédiate et sans condition du journaliste et invite les autorités sécuritaires et judiciaires en charge du dossier au respect de toute la procédure », peut-on lire sur un communiqué publié par l’Association de Presse ce mercredi.

A suivre…

Alpha Madiou BAH

(+224) 621 861 269

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