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Dossier Habib Marouane-Makhissa Camara: le journaliste sera jugé sur la base du droit commun

Le dossier opposant le journaliste Habib Marouane Camara, à Aboubacar Makhissa Camara, Directeur national des impôts pour diffamation, s’est poursuivit ce mercredi 17 Juillet au tribunal correctionnel de Conakry 1, en présence de toutes les parties impliquées dans le processus juridique, a constaté sur place un journaliste de Globalguinee.info.

L’affaire se complique davantage dans ce dossier. A l’ouverture du procès, le journaliste mis en cause, le plaignant et les avocats des deux parties (défense et civile) ont été appelés à la barre. D’entrée, la défense a soulevé des exceptions de nullité de la procédure en ce qui concerne l’incompétence territoriale du tribunal de Kaloum de connaitre de cette infraction en référence au domicile du mis en cause.

S’appuyant sur la Loi L002 qui protège les journalistes devant les juridictions du pays, la défense avance des arguments allant dans le sens de la protection de leur client, Habib Marouane Camara. Ce que la partie civile ne compte pas admettre.

« Marouane n’est pas une presse. Marouane n’est pas un organe de presse. Il n’a pas écrit sur sa page pour informer. C’est pour désinformer. Donc, madame la présidente, je vous prie de juger cette affaire », a argué, l’ancien Premier ministre, l’avocat du directeur général des impôts, Me Lamine Sidimé à la barre.

L’avocat du journaliste, Me Salifou Béavogui est droit dans ses bottes. C’est la loi sur la liberté de la presse qui doit être appliquée dans cette affaire. Il ajoute donc que c’est un journaliste qui comparaît devant le tribunal correctionnel.

« Madame la présidente, ne voyez pas le poids des justiciable, mais, regardez le poids des arguments. Acceptez de dire le droit dans cette affaire. Je défends un simple journaliste contre le tout puissant directeur national des Impôts. Je l’assume ! La vie est une question de choix. Donc, demain, ne soyez pas surpris d’apprendre que le cabinet de maître Bea est fermé pour non-paiement des Impôts », a avancé Me Béa devant le tribunal.

Selon la défense, dans la citation directe adressée par la partie civile au tribunal correctionnel de Conakry 1, il est bien mentionné le nom de l’organe dans lequel exerce Habib Marouane Camara. Ce qui prouve qu’il est poursuivi en qualité de journaliste, averti Me Béa.

Le message des avocats du journaliste sera-t-il entendu d’une oreille attentive ? Difficile de répondre à cette question pour l’heure. Ce qui reste claire pour le moment, l’affaire a été renvoyée à huitaine.  Et les arguments de la défense ont été tout simplement rejetés.

Le journaliste sera donc jugé sur la base du droit commun et non sur le fondement de la loi L002.

Lors de ce procès, plusieurs journalistes et citoyens engagés pour la bonne cause, étaient présents dans les locaux dudit tribunal pour manifester leurs soutiens à Habib Marouane Camara. Même si les associations de médias observent à date un silence absolu dans ce dossier aussi inquiétant, qui mérite un accompagnement de leur part.

A suivre…

Alpha Madiou BAH

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