L’opposition guinéenne n’arrive pas à s’entendre autour d’une liste consensuelle de ses représentants au niveau des démembrements de la CENI en prélude aux élections législatives. Et pour cause ? La Coalition des partis politiques pour la rupture (CPR) accuse l’Opposition républicaine (OR) et la Convergence de l’opposition démocratique (COD) de se tailler les meilleurs quotas au détriment des petits partis.
Dans la perspective de la tenue des élections législatives, la CENI a lancé les opérations d’installations et de formation des membres des démembrements sur toute l’étendue du territoire national.
Ces opérations reportées une première fois étaient programmées du 14 au 24 août inclusivement et devraient dérouler selon les dispositions de la nouvelle loi portant organisation, attribution, et fonctionnement de la CENI.
Une commission de réception des listes est déjà constituée dans les chefs-lieux des préfectures pour le compte des Commissions CEPI, CECI et CESPI. Sur cette base, 4 listes consensuelles sont attendues. Selon l’article 23 de la loi sur la CENI, les démembrements sont composés des représentants de la société civile, de l’administration publique, des partis politiques de la mouvance présidentielle et de l’opposition.
Si du côté de la mouvance présidentielle, on entend moins de bruit sur la composition des listes, au sein de l’opposition c’est tout autre. La Coalition des partis politiques pour la rupture (CPR) sous la coupole du Bloc libéral dénonce la répartition inégale du quota et accuse l’Opposition républicaine (OR) incarnée par l’UFDG et la Convergence de l’opposition démocratique (COD) dirigée par l’UFR, de vouloir se tailler la part du lion.
«La loi prévoit qu’au moins trois partis politiques soient représentés par mouvance (…) en tenant compte des articles 22, 23 et 8 de la loi sur la CENI. Cela permet à des partis politiques tels que le BL d’avoir des représentations dans les démembrements de la CENI. Il est impossible qu’un seul parti politique tienne toute la représentation d’une mouvance politique», a déclaré le député UFR, Saikou Yaya Barry, faisant allusion à l’UFDG.
Et le porte-parole du PEDN, Faya François Bourouno, d’enfoncer le clou, en ces termes: «Si nous voulons respecter la loi, il faut prendre en compte ce critère de participation aux élections nationales et celui de l’appartenance à l’opposition (…) On avait tenté au niveau de l’opposition, de travailler pour qu’on présente les mêmes listes. Malheureusement, l’UFDG veut accaparer tout. Et nous, nous avons dit non au niveau du PEDN et au niveau de la COD. Nous avons fait une lettre de contestation de la logique que l’UFDG voulait faire passer».
Dans une lettre adressée à la CENI, le PGRP d’Ibrahima Sila Bah a qualifié la situation d’inadmissible et l’UFDG d’égoïste. Les concertations sont en cours pour aplanir les divergences.
«Nous faisons l’effort pour que tout le monde puisse être représenté dans les démembrements», a annoncé Cellou Dalein Diallo au cours de l’assemblée générale hebdomadaire de son parti à Conakry. «Je tiens à vous rassurer que ça va bien se passer », a-t-il indiqué.
Que dit la loi ? L’article 23 de la loi sur la CENI stipule que les représentants des partis politiques sont désignés sur la base des résultats obtenus par les partis dans la localité concernée lors des dernières élections nationales et locales précédant la mise en place de la CENI.
Sur cette base, la CENI aura un nombre total des membres des démembrements de 4916 membres au niveau national. Reparti ainsi qu’il suit: la société civile 572, l’administration 378, la mouvance présidentielle et l’opposition 1 983 chacune.
Pour ce qui est des ambassades et consulats, la CENI propose 6 membres par CEAMI comme lors des précédentes élections. Sur cette base, il y aura 150 membres au total reparti comme suit: la mouvance et l’opposition chacune 50 personnes à désigner et la société civile et l’administration 25 chacune. Ce qui fera au total 5 066 membres des démembrements de la CENI.
Par Le Populaire