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Enseignement supérieur : Yero BALDE lègue 24 défis au nouveau ministre, Kader Yacine BARRY (Par Aboubacar Mandela Camara)

Le 27 Février dernier, l’ancien ministre, Abdoulaye Yero BALDE, a jeté l’éponge ; estimant que les idéaux du parti au pouvoir, son parti, le RPG originel, sont foulés au sol.

Il laisse ainsi derrière lui, un vaste chantier où tout est prioritaire : modernisation, moralisation et qualification.

-Quels sont les perspectives et défis actuels du sous-secteur ‘’Enseignement Supérieur et Recherche Scientifique’’ ?

-Le nouveau ministre, Kader Yacine, parviendra-t-il à les relever ?

-Comment doit-il s’y prendre ?

 En effet, lors de la conférence de presse tenue par le ministre démissionnaire, Abdoulaye Yero BALDE, le 04 Février 2019 à l’Hôtel Kaloum, il a souligné 24 perspectives et défis qui sont :

DU POINT DE VUE INFRASTRUCTURES :

  1. Développement des infrastructures universitaires
  2. Poursuite de la sécurisation des domaines des IES et IRS
  3. Construction et équipement de la bibliothèque universitaire centrale
  4. Construction des classes préparatoires

-DU POINT DE VUE RECHERCHE ET INNOVATION :

  1. Elaboration de la politique nationale de la recherche et de l’innovation technologique
  2. Création de l’académie des sciences de Guinée
  3. Participation au Next Einstain Forum et démarche pour l’implantation de AIMS (Institut Africain pour les Sciences Mathématiques) en Guinée
  4. Pérennisation de la semaine africaine des sciences et de la journée nationale de l’innovation
  5. Mise en place du projet Mamou Valley avec la construction de l’unité d’assemblage des tablettes, et autres outils technologiques

-DU POINT DE VUE FINANCEMENT :

  1. Mise en place d’un Fonds National de l’Enseignement Supérieur
  2. Mise en place d’un Fonds National de Recherche et d’Innovation Technologique
  3. Partenariat Public Privé, Coopérations

-DU POINT DE VUE GOUVERNANCE :

  1. Mise en place de plateformes pour la sécurisation des diplômes, le contrôle des présences et des activités pédagogiques
  2. Finalisation de l’étude sur le schéma directeur informatique du ministère
  3. Poursuite de la révision des textes
  4. Poursuite du recensement biométrique et bancarisation des bourses

-DU POINT DE VUE PEDAGOGIE ET QUALITE DE L’ENSEIGNEMENT :

  1. Réforme des formations en ingénierie
  2. Promotion des Sciences Technologiques Ingénierie et Mathématiques (STIM)
  3. Poursuite du développement des TIC dans l’enseignement/apprentissage et la recherche
  4. Révision des programmes de formation pour leur adéquation avec le marché du travail et les besoins de la collectivité

-DU POINT DE VUE PROGRAMMES :

  1. Programmes d’appui aux étudiants-PAE (Business Lab-Fonds de soutien aux initiatives des étudiants, Ausmi-Initiative de mobilité des étudiants,…)
  2. Mise en place d’un réseau de transport universitaire
  3. Introduction d’un projet de loi sur le service militaire
  4. Développement du sport universitaire.

Un an après cette conférence de presse (Février 2019-Février 2020), on se demanderait bien ce qui a été fait et ce qui n’a pas été fait. On ne doute nullement que Yero BALDE et son cabinet ont fourni d’énormes efforts depuis lors. Mais, une chose reste sûre, nous avons  encore du chemin à parcourir pour faire de l’université guinéenne : une référence dans la Sous-région, en Afrique et dans le monde.

Quant à la délicate question de savoir : Kader Yacine parviendra-t-il à relever les multiples défis de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ? –Nous dirons que rien n’est moins sûr. Pour cause ?

Néanmoins, Kader Yacine a des atouts non négligeables : relativement jeune, compétent, technocrate avéré, moins bruyant,…

Pour y parvenir, il aurait intérêt à s’entourer de cadres expérimentés, dynamiques, intègres et visionnaires.

Surtout, il ne doit pas se contenter de poursuivre le chantier ouvert par son prédécesseur, il doit également innover afin de hisser l’université guinéenne au rang des universités de référence dans la sous-région, voire même au-delà.

Il doit se souvenir constamment qu’il est suivi à la loupe et que, désormais, au lieu d’être évaluateur des performances des ministres, il sera lui-même évalué.

Aboubacar Mandela CAMARA

Sociologue/Consultant en éducation/Auteur