Séduisants depuis le début du tournoi, les Italiens ont dominé en finale (1-1, 3-2 aux t.a.b.), dimanche soir, une Angleterre maudite aux tirs au but, mais qui ne peut s’en prendre qu’à elle-même et à son manque d’ambition.
Il y a des soirs comme ça où l’Angleterre se demande pourquoi elle a inventé ce sport. En parfait fils indigne, le football s’est encore payé la tête de son géniteur, dimanche 11 juillet à Londres. Dans la tribune royale de Wembley, George de Cambridge découvre du haut de ses 7 ans que la vie d’un supporteur des Three Lions risque d’être une histoire de déceptions (et cela depuis le titre mondial de 1966 sous les yeux de son arrière-grand-mère, la reine Elizabeth II), de rendez-vous manqués et souvent de défaites aux tirs au but (1-1, 3-2 t.a.b.). Mais pas toujours contre les Allemands !
Cette fois, le bourreau est italien. La Nazionale est championne d’Europe (pour la première fois depuis 1968) et personne ne va crier au voleur. La formation de Roberto Mancini a eu ses temps faibles pendant ce tournoi, mais elle a été sans doute l’équipe la plus ambitieuse de cet Euro 2021. Pas le premier qualificatif qui vient à l’esprit pour décrire sa victime du soir.
« Les Anglais, ce peuple de boutiquiers », disait avec mépris ce mauvais perdant de Napoléon. Mais à vrai dire, Gareth Southgate a bien géré cette finale, comme tout cet Euro, en petit épicier. Le sélectionneur porte parfaitement le costume bleu marine mais beaucoup moins l’audace en bandoulière.
Avec un but encaissé en six matchs avant la finale, son Angleterre ne se découvre pas d’un fil. Frileuse, oui, mais efficace. Clinique même.
Avec Le monde