Dans le livre d’entretien intitulé « Alpha Condé, une certaine idée de la Guinée », du journaliste français, François Soudan, dont la dédicace a été faite ce jeudi 25 Juillet 2019 dans l’enceinte de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, le président guinéen a fait des révélations troublantes sur le premier tour des élections présidentielles de 2010.
Dans cet ouvrage de 129 pages, préfacé par le juriste français et ami du chef de l’Etat Alpha Condé, Albert Burgi, l’actuel locataire du palais Sékhoutouréya a fait un déballage sur le processus électoral de 2010, qui avait porté le potentiel candidat de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, premier, à l’issue du premier tour.
Cette élection présidentielle guinéenne, qui fut organisée au terme de la transition dirigée par le général Sékouba Konaté, a des dessous selon Alpha Condé. Alors que le premier tour a lieu le 27 juin 2010, et a sélectionné parmi vingt-quatre candidats l’ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo et l’opposant Alpha Condé, neuf (9) ans après, le champion du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) élu au deuxième tour, accuse des responsables de la CENI et même le président de la transition d’alors, le Général Konaté, d’œuvrer pour lui barrer la route.
« Ce qui est évident, c’est que général Sékouba n’était pas de mon côté. La thèse développée à l’époque était la suivante : si Alpha prend le pouvoir, les Peuls ne l’accepteront pas, si c’est Cellou, ce sont les Malinkés qui ne l’accepteront pas. Il faut donc donner le pouvoir à quelqu’un issu d’une minorité. Lors de l’élection présidentielle de 2010, le président Sékouba n’a pas voté pour moi au premier tour. Il a appelé les militaires à voter pour quelqu’un d’autre. Mais les résultats de l’élection reposaient sur le décompte électronique ou manuel. Or quand le décompte électronique me donnait 100, on me disait que j’avais 10. Quand Cellou avait 10, on disait qu’il avait 100. Je savais très bien que ces écarts ne reposaient sur aucune réalité. C’est pourquoi j’ai annoncé que je n’irais pas au second tour s’il n’y avait de décompte manuel. Il faut savoir que les membres de la CENI (…) dont son président, étaient du côté du candidat Sidya Touré et ceux qui s’occupaient du décompte électronique étaient tous pour le candidat Cellou Dalein Diallo. Ils avaient des hommes partout, ce qui n’était pas mon cas » se confie Alpha Condé.
Dans ce livre, le dirigeant guinéen n’a pas fait que dénoncer cette manipulation du scrutin. Alpha Condé, a également accusé certains cadres de l’administration Touré et conté, qui ont joué des rôles néfastes selon lui, visant à le barrer la route. Ces cadres, sont actuellement membres de son gouvernement. Des noms sont aussi cités comme celui de Tibou Kamara, l’actuel ministre d’Etat, Conseiller personnel du chef de l’Etat, en charge du département de l’Industrie et des PME.
Les autres révélations, c’est dans nos prochaines publications !
A suivre…
Alpha DAF