La Guinée va-t-elle basculer dans de nouvelles crises politiques cette année ? Tout porte à le croire. Et pour cause : les prochaines élections législatives et le projet de référendum en cours dans le pays.
Discret depuis l’annonce de la proposition d’une nouvelle constitution, le président Alpha Condé pourrait briser le silence cette semaine, à en croire plusieurs indiscrétions. Alpha Condé selon nos informations, va certainement se prononcer demain Jeudi 05 septembre 2019, avant de s’envoler pour les Etats-Unis où il doit participer à l’Assemblée Générale des Nations-Unies.
Alors que le débat fait rage sur l’ensemble du pays, Alpha Condé, élu en 2010 pour la première fois à la tête de la Guinée, puis en 2015, au compte de son second et dernier mandat constitutionnel, est soupçonné de vouloir organiser un référendum pour se maintenir au pouvoir. Et pour cela, il bénéficie du soutien de ses paires de la galaxie présidentielle, notamment de son Gouvernement, de l’administration publique, et de son parti politique, qui n’est autre que le RPG Arc-en-ciel.
Alpha va sauf décision de dernière minute, s’adresser à ses compatriotes pour clarifier sa position sur ce débat en cours, même s’il l’avait coupé court lors d’une interview qu’il avait accordé à nos confrères Sénégalais.
Dans son adresse à la nation, le dirigeant Condé sera obligé d’inviter son peuple au référendum constitutionnel, ou Non. Mais, dans les rangs de l’opposition, on affute déjà les armes, et pire, on annonce une mobilisation le même jour à Conakry. Une mobilisation, qui succédera à celle du vendredi dernier à l’Université Koffi Anan de Guinée.
Récemment, Mohamed Diané, le ministre d’Etat en charge des affaires présidentielles et de la défense, donc pas le moindre, avait lancé un message fort aux populations de la Haute Guinée (Siguiri), un fief incontesté du parti présidentiel.
« Je vous demande chers militantes et militants, de ne pas renoncer à vos droits légitimes de décider de vous-mêmes de l’avenir de notre pays que nous avons en partage. Ne l’oubliez pas : nul n’a le titre foncier de la Guinée dans ses tiroirs et nul n’a donc le droit de vous intimider ou de vous menacer », avait-il lancé.
Comme réponse du berger à la bergère, l’opposition s’était fait entendre elle aussi. L’ancien Premier Ministre Sidya Touré a été catégorique : la lutte contre le troisième mandat est une question de vie ou de mort.
« Nous affronterons qui que ce soit sur cette question en République de Guinée. Ici c’est chez nous ! Personne ne peut nous imposer n’importe quoi ici, ça ne passera pas. C’est une question de vie ou de mort », a coupé court l’ancien Haut Représentant d’Alpha Condé.
« Que les pyromanes disent à Alpha Condé d’aller à la télévision nationale pour déclarer qu’il veut un troisième mandat. Ce sera son dernier jour en Guinée », a prévalu Fodé Oussou Fofana, vice-président du parti dirigé par Cellou Dalein Diallo.
En attendant la tenue des élections législatives cette année, la question de nouvelle constitution continue de diviser les guinéens. Les messages des différents protagonistes sont révélateurs de véritables tensions politiques en gestation dans le pays. Les regards sont donc rivés vers Sékhoutouréya, qui devra situer son peuple, déjà en attente de son adresse à la nation.
A suivre…
Alpha DAF