L’ONG française Sherpa a annoncé vendredi 31 juillet avoir déposé plainte au Parquet national financier pour corruption, entre autres, visant un ex-haut fonctionnaire français proche du président guinéen Alpha Condé et ses activités en Guinée. L’association anticorruption le soupçonne d’avoir touché plusieurs millions d’euros dans le cadre d’un permis de concession minière impliquant la compagnie anglo-australienne Rio Tinto.
La plainte, qui vise également des faits de « corruption » et de « trafic d’influence », porte sur le versement par le groupe minier anglo-australien Rio Tinto d’une commission de 10,5 millions de dollars à un consultant pour la conclusion d’un accord concernant le gigantesque projet minier de Simandou, en Guinée.
Sherpa a porté plainte contre x, mais met en cause François de Combret. Ce consultant, ex-banquier d’affaires français, était alors également un conseiller du président guinéen Alpha Condé, avait révélé le site d’informations en ligne Mediapart, qui avait fait éclater l’affaire en 2016.
La plainte de Sherpa demande à ce qu’une enquête soit menée en France en vue de poursuites contre toute personne ayant participé à la commission des faits dénoncés.
« Même si ces faits se sont déroulés à l’étranger, ils impliquent potentiellement un acteur français en la personne de monsieur François de Combret », justifie à RFI Vincent Brengarth, avocat de l’association Sherpa. « C’est un ancien conseiller référendaire à la Cour des comptes. Donc, non seulement il avait un rôle auprès de la diplomatie française, mais on sait aussi qu’il intervenait en qualité de conseil de monsieur Alpha Condé », ajoute-t-il.
Rio Tinto a limogé deux dirigeants, une enquête ouverte au Royaume-Uni également
Peu après la révélation de Mediapart, en 2016, le groupe avait annoncé le limogeage de deux de ses dirigeants dans le cadre d’une enquête interne sur ce versement et informé les régulateurs américain, britannique et australien. Rio Tinto avait expliqué l’ouverture de cette enquête interne par la découverte d’emails datant de 2011 et relatifs à des paiements « effectués au bénéfice d’un consultant ayant offert ses conseils » pour le projet.
Dès 2O17, le Serious Fraud Office (SFO) britannique a ouvert une enquête sur cette transaction douteuse.
Avec Rfi