Le Front national pour la défense de la constitution a rencontré lundi à son siège, Mohamed Ibn Chambas, représentant du secrétaire général des Nations Unies en Afrique de l’Ouest. Dans le cadre de son séjour en Guinée, pour tenter d’aplanir les divergences, entre opposants et promoteurs du projet de changement constitutionnel, l’Onusien a exprimé l’inquiétude des Nations-Unies face à la crise qui secoue de pleine de fouet le pays d’Alpha Condé.
Opposé au projet très controversé de Nouvelle Constitution, qui ouvrirait un boulevard de troisième mandat au Président Alpha Condé, le FNDC a invité l’institution dirigée par Antonio Güterres à prendre des sanctions contre l’Etat guinéen, et les individus impliqués dans l’aventure d’un mandat à vie pour le chef de l’Etat guinéen.
« Nous avons remercié la communauté internationale pour sa mobilisation en faveur du pays. Nous avons demandé aux Nations Unies à remonter un peu plus dans la diplomatie pour envisager des sanctions contre ceux qui veulent mettre en péril la stabilité et la sécurité dans la sous-région » a déclaré Abdourahmane Sanoh, figure emblématique du FNDC.
Dans le même contexte, le coordinateur national du Front national pour la défense de la constitution, a transmis un courrier à Ibn Chambas, courrier destiné au secrétaire général des Nations-Unies, ce, « pour lui dire combien de fois le peuple de Guinée est soucieux de la dictature qui est en train de s’installer et les conséquences de la situation pour le pays et la sous-région » explique l’activiste de la société civile.
Pour sa part, le représentant du secrétaire général des Nations Unies en Afrique de l’Ouest, a lui aussi invité le FNDC, à s’abstenir à tout acte de violence dans ses activités.
« Je leur ai transmis les préoccupations des Nations Unies sur les violences, les tueries, les violations des droits, les destructions des biens publics et privés en cours en République de Guinée. J’ai partagé avec eux les efforts du secrétaire général des Nations Unies pour le retour au calme, la paix et la sécurité en République de Guinée. J’étais moi-même porteur d’une lettre du secrétaire général des Nations Unies, lors de ma visite, dans laquelle il a plaidé pour la libération des leaders du FNDC, le dialogue constructif autour des élections, le renforcement des acquis démocratiques et l’apaisement du climat politique. J’ai par ailleurs fait observer qu’au regard de la situation de notre sous-région notamment dans le Mano River où la paix est encore fragile, on ne peut pas se permettre une crise en République de Guinée » a indiqué Mohamed Ibn Chambas.
Le leader principal du front opposé au changement constitutionnel en Guinée, a rassuré l’émissaire des Nations Unies de l’engagement pacifique et de la volonté du FNDC à faire en sorte qu’aucune violence ne vienne de la population.
« Nous n’avons ni armes ni minutions. Nous n’avons que notre volonté de voir la démocratie se renforcer dans ce pays » répond M. Sanoh.
La Guinée et tant d’autres pays de la sous-région, font face à des élections majeures en 2020. L’Onusien en est conscient de cette situation, qui pourrait selon lui, tourner au vinaigre pour les pays concernés.
« J’ai rappelé que nous avons cinq autres élections majeures dans la sous-région sans parler des terroristes qui veulent avoir un accès à la mer. J’ai invité le FNDC à s’abstenir de tout acte de violence dans leurs activités. J’ai par ailleurs recueilli leur lecture ainsi que leur proposition de sortie de crise. Les Guinéens doivent chercher rapidement les voies et moyens de sortir de cette crise et de se concentrer sur la recherche de consensus vers le développement, le renforcement de la démocratie, de l’état de droit et le bien-être de tous. Les Nations Unies et la Communauté internationale réaffirment toute leur disponibilité à accompagner la Guinée dans cette voie » a ajouté Mohamed Ibn Chambas.
En attendant une sortie de crise en Guinée, le FNDC appelle à la poursuite des manifestations de » résistance active et permanente » sur l’ensemble du territoire national. Des manifestations, démarrées en mi-octobre dernier, qui ont déjà couté la vie à plusieurs guinéens, sans compter les dégâts matériels enregistrés.
A suivre…
Moustapha CONDE