Le jeune Vice-maire et le Maire de la commune de Matam étaient à la barre ce lundi 21 juin 2021 au tribunal de première instance de Mafanco.
Ismaël Condé, élu sous la bannière du parti au pouvoir (RPG Arc-en-ciel), avant de déposer sa valise à l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, est poursuivi pour une double infraction alors que le maire Seydouna Sacko lui, n’est concerné que pour une.
Les débats de fond dans le procès se sont donc poursuivis ce lundi au Tribunal de Première Instance de Mafanco.
M. Condé qui est poursuivi pour une double infraction dont l’une pour “escroquerie, entrave à la liberté d’accès et à l’égalité des candidats dans les marchés de concession et d’égalité de service public”, et l’autre, pour “offense à la personne du président de la République, production, diffusion et mise à disposition d’autrui des données de nature à troubler l’ordre public, injures par le biais d’un système informatique”, a nié toutes les accusations portées à son encontre.
Répondant à la question de la présidente du tribunal, Djanabou Dognol Diallo, le jeune vice-maire dit lui ne pas reconnaître les faits qu’on lui reproche, confiant ensuite à son avocat Me Salifou Beavogui, qu’il est trop affaibli à cause de ses neuf (9) mois d’emprisonnement.
“Lorsqu’il (Amadou Balou Camara, responsable de la PME Étoile Émergente, m’a trouvé dans mon bureau, je lui ai montré la voie à suivre, en l’exhortant à s’adresser directement au maire à travers un écrit. En tant qu’élu local, moi je ne suis pas habilité à signer les contrats. Pour les salaires impayés aux travailleurs, c’est à la société chargée de ramasser les ordures qui paie les travailleurs à travers l’argent collecté auprès des abonnés, et non à la mairie. Donc, je suis en prison depuis 9 mois pour un fait dont je ne suis ni signataire ni attributaire ni élaborateur”, jure Ismaël Condé, assurant n’avoir reçu aucun montant après la signature dudit contrat.
“Nous, nous ne pouvons que donner des ordres de mission à la société, en tant qu’élu local. Le ramassage d’ordures fait partie des missions phares de la commune. J’ai apporté de l’aide à la PME pour satisfaire mes concitoyens. Mais les kits, le recensement, le recrutement et l’abonnement sont à la charge de la société. Et cela ne fait pas de moi un escroc”, martèle-t-il à la barre.
Dans ce contrat avec la PME, précise l’élu local, la mairie ne percevrait aucun franc.
A son tour, la première autorité de la commune de Matam, a, lui également, nié en bloc toutes les accusations de la partie civile.
“Et le contrat signé et dont il est question avec l’ONG Étoile Émergente, ne prévoit pas un appel d’offres, car dans les dispositions de la mairie, un contrat qui n’atteint pas ou ne dépasse pas 200 millions GNF n’a pas besoin d’un appel d’offres”, déclare le maire Seydouba Sacko, élu sous la bannière de l’Union des forces Républicaines (UFR), parti de l’opposant Sidya Touré. Néanmoins, il reconnaît avoir apposé sa signature sur ledit contrat.
“Je n’ai reçu aucun franc de la part de cette PME. Dans le contrat, il est indiqué que c’est les responsables de la PME qui sont chargés de recouvrer les fonds auprès des ménages, afin de payer son personnel” a argué le maire de la commune urbaine de Matam.
Cette première affaire a été classée et l’audience a été renvoyée au 28 juin prochain, pour dit-on, la comparution des témoins.
Le second dossier à l’ordre du jour se poursuit.
A suivre…
Kadiatou SOUMAH, depuis le TPI de Mafanco