Le Premier Ministre Guinéen a de nouveau fait parler de lui. Le chef du Gouvernement qui se prêtait aux questions de nos confrères de la Radiotélévision nationale jeudi, s’est exprimé sur la crise sociale qui fragilise le secteur de l’éducation depuis près de trois (3) mois. Kassory Fofana droit dans ses bottes, comme toujours, soutient que la Guinée ne peut satisfaire au moment actuel, la réclamation salariale des enseignants même en 2019.
L’éducation est un sujet difficile, reconnait dans un premier temps, le locataire de la Primature. Selon Kassory Fofana, l’Etat fait face comme toute situation économique à la difficulté d’allouer des ressources limitées face aux besoins multiples.
« Nous avons besoin de faire des routes, des écoles, des centres de santé, alors si nous mettons tout en salaire on a un problème. Je ne suis pas en train de dire que le salaire en Guinée soit suffisant, mais c’est faux aussi de prétendre que le salaire en Guinée est en deçà de ce qui se passe », aborde le PM.
Ensuite, le garant du dialogue social, se lance dans la comparaison. Pour lui, quand on fait une comparaison régionale, il y a un indexe du système de l’UNESCO et des Nations Unies qui détermine en ce qui concerne l’enseignement.
« Comparaison n’est pas raison mais il est important de noter que nous sommes dans une situation qui n’est pas si mal. La dernière augmentation date de 2018 est de l’ordre de 40% sur les salaires de l’ensemble du personnel de la fonction publique. Que nos interlocuteurs comprennent que dans une telle situation, il n’est pas possible de changer en 2018 et 2019 ce niveau de salaire parce que ça couperait de la Guinée de l’aide internationale. On ne peut pas se le permettre maintenant. C’est de cela il s’agit », commente-t-il devant nos confrères.
A ceux qui croient que le Gouvernement refuse de négocier avec les enseignants, Kassory appui sur la sonnette du mensonge. D’après lui, les négociations avec le slecg ont débuté le 17 septembre dernier. Mais ce qu’il trouve anormal, ce sont les 9 conditions exigées par le syndicat au préalable, dont certaines ont des conséquences financières y compris le payement des salaires à des retraités de 2017, mais aussi l’introduction dans le fichier des contractuels qui n’étaient dans ce fichier.
« Le Gouvernement a fait l’effort dans les 9 conditions sauf sur celles qui se révélaient impossibles même dans leurs yeux. Et puis nous, nous avons posé une seule condition qui est de suspendre la grève pendant que nous continuons à discuter parce que tout ne se résume pas à l’augmentation de salaire et aux primes. Il y a dans l’amélioration des conditions de vie et de travail y compris dans le monde des enseignants. Il s’agit des conditions d’habitat, de santé, de mobilité, de retraite, toutes ces choses sont possibles à discuter parce que tout cela concourt à l’amélioration des conditions de vie du travailleur ou de l’enseignant » estime le maitre du petit palais de la colombe, avant d’ajouter, que son gouvernement est ouvert à tout dialogue, mais après que le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée ait accepté de suspendre sa grève.
« Donc nous sommes ouverts, suspendez la grève, venez on va travailler ensemble sur la réforme du système y compris le système de rémunération du système éducatif parce que quand vous regardez là-dans ce qui se passe c’est choquant. Le nombre des personnes qui touchent aux salaires et qui ne sont pas en situation d’enseigner, c’est des milliers et c’est l’Etat qui paye des indemnités aux gens qui se réclament de l’éducation qui ne sont pas de l’éducation et qui touchent l’argent public », lance-t-il.
En Guinée, depuis plusieurs semaines, le secteur de l’éducation est plongé dans le chaos. Et pour cause, la grève déclenchée par la féroce structure syndicale de l’éducation nationale perturbe considérable les cours dans les écoles publiques. A date, le dialogue est rompu entre le syndicat et le Gouvernement. Les enseignants du Slecg revendiquent une augmentation de leur salaire de base à hauteur de huit (8) millions de francs guinéens.
A suivre…
Alpha Madiou BAH
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