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La CENI risque de plonger la Guinée dans une autre crise sans précédent (Fodé Baldé)

Les commissions chargées d’organiser les élections dans les pays résultent dans bien des cas des doutes entre l’Etat et les acteurs politiques en compétition. Car, très souvent l’Etat qui devrait faire preuve de neutralité bascule dans le camp du parti au pouvoir. C’est pour conjurer cette méfiance que des institutions chargées d’organiser les élections sont nées. En Guinée, elle a même une valeur constitutionnelle.

La CENI vient de passer un séjour à Kindia dans l’optique de répondre aux interrogations telles que ses besoins techniques, financiers et autres pour mieux organiser les élections à temps. Mais le comble c’est quand cette CENI qui devrait exprimer ses besoins pour une parfaite élection acceptée de tous se permet de proposer autres choses.

Les recommandations de l’audit exigent une révision intégrale du fichier électoral qui renferme assez d’anomalies. Les révisions ordinaires se font en trois mois. Alors que celle-ci est exceptionnelle, la CENI propose 45 jours. C’est tout simplement impossible. Par-là, la CENI fait planer le doute sur elle. Peut-on croire à une institution qui, par cet acte, semble souscrire à la volonté de la mouvance qui ne compte guère réviser le fichier électoral regorgeant des fictifs qui, à la vérité, constituent ses électeurs ?

Les conclusions de l’audit avaient été acceptées à la 27ème session du comité de suivi où se retrouvent tous les acteurs du processus électoral. Toute volonté cachée soit elle à vouloir ne pas respecter les recommandations issues de l’audit plongerait inéluctablement le pays dans une situation non confortable et d’agitations. La CENI pourrait saisir cette opportunité pour imprimer un nouveau label à cette institution constitutionnelle afin de rassurer plus d’un guinéen qu’une élection crédible, transparente et acceptée de tous es possible sous un leadership guinéen.

En somme, l’assise de la CENI à Kindia a accouché d’une souris. L’opposition politique, dans une déclaration commune, a reconnu que la rencontre n’a pas tenu ses promesses. C’est dire que cette CENI risquerait de plonger à nouveau le pays dans une autre crise sans précédent. Il serait utile de faire l’économie des crises car le pays vit déjà une relative au troisième mandat. En Guinée, depuis un certain moment, l’on assiste à une succession de crises et souvent à des crises cumulées.

Fodé BALDE

Homme politique guinéen

La Guinée d’abord