Le Franc des colonies françaises d’Afrique ou le franc de la coopération financière Africaine est une monnaie de servitude coloniale, crée et géré par la France qui donne une marge de manœuvre très faible aux économies Africaines. Au-delà de la convertibilité virtuelle gérée par la banque de France, de la maîtrise de l’inflation, il faut mener une reflexion plus profonde pour voir l’impact de la politique monétaire qu’on impose aux pays Africains qui bloque la production, gage de toute économie.
Sur le plan géostratégique, Paris ne peut se permettre d’avoir des intellectuels qui prennent position en faveur de l’indépendance monétaire Africain, Cellou en parlant que des avantages liés à cette monnaie envoie un message à la France pour un soutien, ça ne peut être que l’explication. C’est loin des réalités du pauvre contribuable africain. La France Afrique au-delà des mots est une réalité qui s’impose, l’élite africaine n’accepte pas de s’assumer pour son indépendance monétaire.
Il faut appeler qu’avec le soutien d’Alhassane Ouattara sur le CFA avec un maquillage sur une transition vers l’ECO, il a réussi à mettre de côté son adversaire le plus redouté qui n’est rien d’autre que Guillaume SORO. Après la conférence de presse du 21 Décembre 2019 du président Alhassane Ouattara et d’Emanuel MACRON, où il a magnifié les bienfaits du CFA et de la transition vers l’ECO, on empêchait Guillaume SORO de le 23 Décembre de rentrer en côte d’ivoire sans que la France ne dit un mot et comme le dit un l’adage, Qui dit rien, consent. Est-ce une coïncidence ? Ou la règle diplomatique sur le CFA ?
On comprend aisément, l’analyse politique de Cellou Dalein sur le CFA et surtout faite en Côte d’ivoire. Alhassane Ouattara devient le nouveau garant des intérêts de la France dont le maître mot est le CFA, ce qui dit, il faut se confier et faire une communication envers la métropole pour un soutien éventuel. Ce qui dit que cette communication est loin d’être monétaire plutôt politique.
Au-delà, Sans se tromper, le CFA est une forme d’impôt colonial, la garantie de convertibilité assurer par le trésor français et qui oblige la banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) et la banque centrale des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) de déposer 50% des réserves de change est une perte considérable pour nos états. Le monde en 2015 évaluait le stock à 72 milliards d’euros qui permet à la France de faire des placements et de faire fonctionner son économie au détriment des économies Africaines.
Imaginons un instant que ce montant soit mis à la disposition de nos banques centrales pour accompagner les PME ? Ça sera un véritable boom économique. Même si dans la réforme vers l’Eco, on annonce la fin de cette centralisation, tout porte à croire que ces 73 milliards d’euro ne reviendront jamais à l’Afrique. D’ailleurs, il faut attendre que cela soit effectif pour juger.
Le vrai piège du CFA est le fait qu’il soit adossé à l’Euro avec une parité fixe, c’est une monnaie forte pour des économies faibles, celà fait baisser certes le coût des importations, ce qui favorise les entreprises étrangères malheureusement au détriment de la production locale qui est la garantie de toute économie. Ainsi, les pays Africains sont tentés d’importer que de produire, ce qui ne favorise ni les PME encore moins la création des PME, le fondement de toute politique économique et monétaire.
C’est une thèse qui est aussi soutenu par l’ancien ministre du TOGO Kako Nubukpo qui disait « Le franc CFA, accroché à l’Euro par une parité fixe, est une monnaie qui donne l’impression d’être riche. Cela fait baisser le coût des importations, mais plutôt que produire par vous-même, vous avez alors tendance à importer ce que les autres produisent ». En conclusion c’est comme si on avait tranché en faveurs des entreprises étrangères que les PME africaines. De quoi être fier alors ?
La nouvelle classe politique Africaine doit avoir le courage à travers un débat serein de planifier une sortie progressive de cette monnaie pour avoir pleinement une souveraineté et pour un début, l’idée sera de l’adosser à un panier de devises et de gérer nos réserves. Mais le défi majeur est de ne pas user de cette autonomie pour une planche à billet pour financer les déficits. C’est le cas d’un pays comme la Guinée qui malgré une souveraineté monétaire est très loin des pays de la zone franc, c’est tout simplement par l’indiscipline financière et le manque de liberté de la banque centrale de Guinée qui est sous tutelle de la présidence.
Refuser d’assumer notre responsabilité monétaire dans un monde globalisé prouve à suffisance que la colonisation n’est pas dans les mots plutôt dans les mentalités. Il nous revient d’agir dans l’intérêt exclusif des citoyens africains, c’est celà qui doit être la vocation de nos politiques, servir et non se servir.
BAH Abdourahamane Bella
Président de la Jeunesse Citoyenne