Réveil Guinée Info

Les enseignants du privé : les nouveaux mendiants ou les oubliés de la république ?

Le secteur privé de l’éducation nationale est laissé pour compte. C’est l’anarchie totale, une jungle qui ne dit pas son nom. Les « écoles-boutiques » sortent de terre comme des champignons, sans aucune véritable règlementation ou  suivi réel.

Le laxisme et la corruption y sont érigés en normes ; le mérite en est l’exception. Les fondateurs, dans la plupart des cas, se soucient beaucoup plus des bénéfices à engranger à  la fin du mois que de la qualité de l’enseignement, encore moins de l’amélioration des conditions de vie et de travail des personnels (encadreurs et enseignants).

-Quelle est la part de l’offre de l’enseignement privé en Guinée ?

-Quels sont les facteurs explicatifs de la précarité des enseignants du privé ?

-Comment pourrait-on améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants du privé ?

En effet, l’offre de l’enseignement privé représente une part importante en Guinée. Une lecture minutieuse des rapports ‘’Analyse sectorielle de l’éducation et de la formation en Guinée, Avril 2019’’ et ‘’Rapport d’analyse des statistiques scolaires 2015-2016’’, nous permet d’évoquer les données ci-après :

Concernant l’offre éducative privée

Concernant le statut des écoles (enseignement pré-universitaire, 2015-2016):

Pourcentage des enseignants selon le statut de l’école sur le plan national (enseignement pré-universitaire):

Parmi les facteurs explicatifs des conditions de vie et de travail précaires des personnels de l’enseignement privé, les enseignants en particulier, nous pouvons noter que :

Pour pallier à cette situation déshonorante et déshumanisante (précarité des enseignants du privé), il faudrait :

A l’urgence :

A court terme :

A défaut, il faudrait rattacher tous les enseignants à la fonction publique à travers les ministères en charge de l’éducation et de la  formation. Ces derniers s’occuperaient ainsi du recrutement, de la formation continue, de l’affectation tant bien au public qu’au privé et du traitement salarial. Dans ce cas, les fondateurs d’écoles et d’universités privées seront amenés à sous-traiter avec les ministères concernés.

Cette dernière option favoriserait non seulement la protection des enseignants (traitement décent), la lutte contre l’anarchie et la corruption mais aussi et surtout la qualification de l’éducation.

Aboubacar Mandela CAMARA

Sociologue/Chercheur et Consultant en éducation/Auteur