Visiblement très déçu de la rencontre avec les cinq présidents du Ghana, du Niger, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Nigeria en séjour, ce jeudi 23 Juillet 2020, à Bamako sur la crise sociopolitique qui secoue le Mali, l’autorité morale du M5-RFP, l’imam Mahmoud Dicko, a déclaré que les lignes n’ont pas bougé par rapport à une résolution, rapporte notre confrère de Maliweb.
Selon le média Malien, le chef de file de la contestation pour le départ du président IBK au pouvoir, a tenu un discours ferme devant les dirigeants de la CEDEAO par rapport à sa position sur la crise en cours. Mahmoud Dicko assure que les lignes n’ont encore bougé.
« Rien n’a bougé pour le moment. On nous a rien dit qu’on puisse comprendre. Je l’ai dit et je le redis, nous sommes un peuple debout, nous ne sommes pas un peuple soumis ou résigné. Je préfère mourir en martyr que de mourir traître. Les jeunes gens qui ont perdu leurs vies ne l’ont pas perdu pour rien. Si vraiment ce qu’il nous dit, c’est pour ça qu’ils sont venus, rien n’a été fait pour le moment », a déclaré, l’Imam, dont la popularité s’accroit du jour au lendemain au Mali.
Selon plusieurs locaux, le Mouvement M5-RFP, qui réclame le départ d’Ibrahima Boubacar Keita du pouvoir, a profité de sa rencontre avec les dirigeants de la CEDEAO pour soumettre un document aux émissaires de l’institution sous-régionale sur la crise malienne.
Dans ce document, selon Dr Choguel Kokala Maïga, le M5-RFP expose aux chefs d’Etat de la CEDEAO, « les causes, les conséquences et la responsabilité pleine et entière du Président de la République par rapport à la crise sociopolitique en cours ». En clair, le M5-RFP a appelé à la démission du président IBK et à la refondation de l’Etat du Mali.
Sans tirer une conclusion à la hâte, les médiateurs ont annoncé un sommet extraordinaire des Chefs d’États de la CEDEAO prévu le lundi 27 juillet prochain, durant lequel, l’organisation pourrait donner ses nouvelles propositions de sortie de crise, qui, selon certaines indiscrétions, vont entériner les propositions de mission précédente conduite par l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan.
Il faut noter que cette mission de la Communauté Economique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a précédé celle des cinq chefs d’État à Bamako, a déjà fixé la ligne rouge « le maintien du président Ibrahim Boubacar Keïta au pouvoir » contrairement à ce que le M5-RFP demande. La précédente mission avait recommandé, entre autre, du respect des prérogatives constitutionnelles du Chef de l’Etat, la nomination de six nouveaux membres de la Cour Constitutionnelle avec possibilité d’organiser des élections législatives partielles dans les circonscriptions électorales contestées, la formation d’un gouvernement d’union nationale avec un quota de cinquante pour cent pour le camp présidentielle, trente pour l’opposition et vingt pour cent pour la société civile …
Ces propositions ont été très vite rejetées par le M5-RFP qui reproche à la médiation de la CEDEAO d’avoir procédé à des arrangements qui, selon lui, violent précisément l’actuelle Constitution. Les syndicats des magistrats se sont inscrits dans cette logique du M5-RFP en arguant que certaines propositions sont « non-conformité au droit ». Les contestataires pensent que « les médiateurs ne tiennent aucunement compte du contexte sociopolitique et des risques majeurs que la gouvernance de Ibrahim Boubacar Keïta fait peser sur l’existence même du Mali en tant que Nation, République et Démocratie ».
Avec Maliweb