Près de 2,5 millions d’électeurs congolais ont commencé timidement à placer leur bulletin dans l’urne ce dimanche 21 mars dans plus de 5 700 bureaux de vote pour élire le chef de l’État. Au total, sept adversaires sont en lice dont le président sortant Denis Sassou-Nguesso, qui cumule 36 ans à la tête du pays. La campagne électorale s’est déroulée sans incident majeur. Un élément notable toutefois : l’un des principaux adversaires du président, Guy-Brice Parfait Kolélas, est hospitalisé, contaminé par le Covid-19.
Dans le bureau de vote du 5e arrondissement de Brazzaville, la mobilisation s’est avérée timide tout au long de la matinée. On a commencé à voter avec une heure de retard dans la plupart des bureaux où notre correspondant Loïcia Martial s’est rendu, au sud, centre et nord de la ville.
Dans l’ensemble, à la mi-journée, ce n’était donc pas l’affluence des grands jours. Tout se passait dans le calme. Pas de circulation automobile dans la ville et internet est coupé depuis le milieu de la nuit de samedi à ce dimanche.
Kolélas évacué dans la journée vers la France
Le président sortant Denis Sassou-Nguesso a voté après 11h30. Il s’est exprimé sur l’état de santé de son principal adversaire Guy-Brice Parfait Kolélas, hospitalisé après avoir été testé positif au Covid-19 vendredi.
Selon son entourage, Guy-Brice Parfait Kolélas, 60 ans, était ce dimanche matin toujours sous assistance respiratoire mais conscient et dans un « état stable ».
L’avion médicalisé spécialement affrété pour son évacuation vers la France est arrivé à Brazzaville dans la nuit. L’opposant – qui possède la nationalité française – doit être soigné à Paris. Sa famille espérait qu’il pourrait décoller de Brazzaville en fin de matinée ; le départ est finalement prévu à 18h, le temps pour l’équipage de se reposer.
Initialement hospitalisé dans une clinique privée, où il a été diagnostiqué positif au Covid-19, l’opposant a été transféré depuis vers l’unité Covid du CHU de Brazzaville, où se trouvent les équipements qui doivent permettre de la préparer à son évacuation.
L’opposant était apparu de plus en plus affaibli au cours de cette campagne présidentielle. Son entourage a d’abord évoqué une grippe puis un paludisme. Mais l’inquiétude a monté lors de son meeting d’Owando qu’il a dû animer sur une chaise.
Son état s’est encore dégradé vendredi. Il a dû renoncé à son meeting de clôture pour être hospitalisé. Dans un message vidéo enregistré depuis son lit d’hôpital et diffusé samedi soir, il apparaît épuisé, assisté d’un respirateur et affirme « lutter contre la mort », tout en appelant les Congolais à se rendre aux urnes ce dimanche.
Avec RFI