Plusieurs des avocats de l’ex-président américain Donald Trump ont renoncé à le défendre à quelques jours de son procès en destitution, ont rapporté hier samedi la chaîne CNN et d’autres médias américains. En toile de fond, des divergences de stratégie sur la défense de l’ancien président américain.
Ils sont cinq avocats à avoir jeté l’éponge. Et parmi eux, deux avocats pressentis pour diriger l’équipe d’avocats du milliardaire new-yorkais, Butch Bowers et Deborah Barbier, selon les médias américains. Rappelons que le procès de Donald Trump pour « incitation à l’insurrection », après l’occupation du Capitole le 6 janvier par des partisans de l’ex-président, doit débuter le 9 février.
Divergences sur la stratégie
Ces tensions ont pour origine des dissensions sur les choix tactiques divergents de l’ancien président et de ses avocats. Donald Trump souhaitait que ses avocats continuent à plaider la thèse d’une fraude massive lors de l’élection présidentielle, qui a conduit à la victoire de Joe Biden, plutôt que de se concentrer sur la légalité de poursuites à l’égard d’un président n’étant plus en fonctions, a précisé CNN. Donald Trump serait allé jusqu’à affirmer que son cas était de toute façon très simple et qu’il pouvait se défendre lui-même.
L’avocat personnel de l’ancien président Rudolph Giuliani a lui fait savoir haut et fort qu’il était prêt à défendre son client pour ce deuxième procès en destitution. Mais il pourrait lui même être cité en tant que témoin, il s’est adressé à des partisans de Donald Trump le jour de leur incursion dans le Capitole.
« Nous avons beaucoup travaillé, mais nous n’avons pas encore pris une décision définitive quant à notre équipe légale, nous le ferons bientôt », a affirmé sur Twitter Jason Miller, conseiller de Donald Trump, en réponse à ces informations de presse.
Le procès aura t-il lieu ?
Il doit s’ouvrir le 9 février prochain mais avec seulement cinq sénateurs républicains prêts à se joindre aux 50 sénateurs démocrates pour considérer que le procès doit avoir lieu, la majorité des deux-tiers requise pour aller de l’avant, soit 67 sénateurs, ne sera probablement pas atteinte, précise l’Agence France presse. Il faudrait que dix-sept républicains se rangent aux côtés des démocrates pour que Donald Trump soit condamné à l’issue de ce procès, rappelait notre correspondante à Washington Anne Corpet.
Le vote d’une motion de censure, moins sévère, requiert elle le vote d’au moins dix sénateurs républicains pour avoir une chance d’être adoptée, ce que certains estiment en revanche envisageable.
Avec RFI