Le ministre guinéen des Mines et de la Géologie vient de prendre une décision retentissante. Celle d’ordonner l’arrêt immédiat, par les sociétés Rio Tinto SIMFER et Winning Consortium, de toutes les activités relatives au projet Simandou. Une mesure forte qui fait suite aux atermoiements desdites sociétés dans la mise en œuvre effective de l’accord-cadre ayant trait à l’exploitation du minerai de fer de Simandou.
Signé le 25 mars dernier par l’Etat guinéen, la société Rio Tinto SIMFER et Winning Consortium, le nouvel accord-cadre sur l’exploitation du minerai de fer de Simandou -renégocié sous l’impulsion du Colonel Mamadi DOUMBOUYA pour mieux prendre en compte les intérêts guinéens autrefois transparents- semblait sceller une volonté commune des parties prenantes de vaincre le signe indien. Tant les espoirs suscités par ce méga-projet sont, depuis des décennies, restés abonnés à l’enseigne de la déception. Aussi, lorsque la partie guinéenne arrache, après des mois d’âpres négociations, cet accord, nombreux sont les spécialistes du domaine minier qui applaudissent des deux mains, pensant alors que l’exécution du projet va connaître une vitesse de croisière. Mais c’était sans compter sur la coalition de circonstance des sociétés Rio Tinto SIMFER exploitant les blocs 3 et 4 et Winning Consortium s’occupant des blocs 1 et 2 de la ceinture de fer de Simandou située dans le sud-est de la Guinée. Autrefois irréconciliables, les deux sociétés, devenues partenaires -grâce notamment aux bons offices du Colonel Mamadi DOUMBOUYA- jouent dorénavant astucieusement à l’usure pour saper la formation avec l’Etat guinéen, d’une co-entreprise, indispensable à l’exécution des différents points contenus dans l’accord-cadre. Résultat, la mise en œuvre effective de cet accord marque le pas, et le projet Simandou patine au grand dam des autorités de la Transition.
Devant cette posture inattendue des deux sociétés plus que jamais engagées dans l’obstruction, le président de la Transition, Colonel Mamadi DOUMBOUYA qui fait de l’aboutissement de ce projet, un cheval de bataille, les somme en vain plusieurs fois de changer de fusil d’épaule pour éviter de compromettre dangereusement l’accord-cadre. Rien n’y fait. Chaque fois, les négociations étalées sur plusieurs mois de délais, débouchent sur un constat d’échec. Les deux entreprises, coalisées de fait, se montrent sourdes aux appels à la raison du président du CNRD. De quoi mettre les nerfs de l’Etat guinéen à vif et sa patience à rude épreuve. D’autant que leurs attitudes teintées de mauvaise foi semblent faire fi des intérêts supérieurs du peuple de Guinée. Suffisant pour pousser les autorités de la Transition à choisir l’option de la fermeté en leur ordonnant sans ambages d’arrêter immédiatement leurs activités sur le projet Simandou.
Cette décision du ministre des Mines et de la Géologie, qui prend effet ce lundi 4 juillet, s’apparente donc à une mesure de salut public qui s’agrège à la volonté manifeste du Colonel Mamadi DOUMBOUYA de mettre en avant les intérêts inaliénables du peuple de Guinée. Mais elle ne ferme pas totalement la porte aux deux sociétés précitées. Reste à savoir celles-ci saisiront cette énième opportunité pour s’arrimer aux exigences de l’accord-cadre afin que le projet Simandou puisse avoir le pied à l’étrier, à la grande satisfaction de tous les Guinéens.
Direction de la communication et de l’information (DCI).