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Quand la junte militaire utilise la presse pour couvrir l’illégalité d’une procédure (Opinion)

Par une décision du CNRD, un bâtiment situé à la Minière servira désormais de « Maison de la Presse ». C’est une décision qui réjouit l’ensemble de la presse guinéenne. Et à juste raison. Mais si l’on regardait un peu l’envers du décor, on se rendrait compte qu’en réalité, la junte militaire cherche dans une certaine mesure à utiliser la presse, toujours prompte à critiquer ou à donner la parole à ceux qui critiquent, pour taire toute contestation relative à la procédure de récupération de ce bâtiment.

Cette maison construite sur un terrain de l’État était occupée par Monsieur Mounir Cissé, ancien directeur général adjoint du Patrimoine Bâti Public. Ce dernier bénéficie d’un bail à construction conclu avec l’État guinéen. En signant un tel bail, ce dernier a entendu se comporter comme particulier et se soumettre au droit guinéen ainsi qu’à la compétence des juridictions guinéennes. Le bâtiment dont il s’agit a été totalement rénové et équipé par Monsieur Mounir Cissé.

Il y a quelques jours, le nouveau directeur général du Patrimoine Bâti Public lui a demandé de libérer cette maison dans les quarante-huit heures, alors que son contrat est en cours.

Selon certaines indiscrétions, cette décision serait commanditée par un des membres de la nébuleuse CNRD qui cherche à régler des comptes avec Monsieur Mounir Cissé à cause de sa proximité supposée avec le Général Ibrahima Baldé, ancien haut-commandant de la Gendarmerie nationale.

Il faut rappeler qu’il y a quelques mois, l’ancien président de l’Assemblée nationale et sa famille avaient été chassés de leur habitation dans des conditions presque similaires.

Les méthodes employées par la junte militaire pour la récupération des biens de l’État commencent à susciter de nombreuses interrogations.

En effet, aussi légitime soit cette entreprise, de nombreux citoyens pensent qu’elle se fait d’une manière qui viole totalement la loi à laquelle l’État lui-même s’engage à se soumettre.

Beaucoup conseillent aux autorités de la transition le respect de la loi au risque d’être elles-mêmes victimes de la même situation quand elles ne seront plus aux affaires. Il faut espérer que ce conseil très avisé tombera dans de bonnes oreilles.

Mohamed Sacko

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