Face à la situation à Bamako, quelle position la Cédéao va-t-elle adopter ? On a appris, vendredi 28 mai, que les chefs d’État de la communauté ouest-africaine avaient rendez-vous dimanche à Accra pour un sommet dédié au dosser malien.
Dans les différentes chancelleries contactées au sein de la sous-région, on ne cache pas une lassitude et un fort agacement face à la tournure des événements à Bamako. La transition malienne « tenait » sur un atelage civilo-militaire inconfortable, reconnaissent plusieurs ministres ouest-africains des Affaires étrangères, mais tous regrettent cette interruption sur la route devant mener le Mali à des élections.
Parler d’une seule voix
Le président en exercice de la Cédéao, le Ghanéen Nana Akuffo-Addo, a invité ses pairs, dimanche 30 mai à Accra, pour que la communauté régionale parle d’une seule voix face à une situation qui la met dans une position délicate. Imposer de nouvelles sanctions au Mali fragiliserait une économie déjà éprouvée par les précédentes mesures prises après le coup d’État d’août 2020, et par l’impact de la pandémie de Covid-19.
Un recul démocratique
Cependant, « nous ne pouvons pas renier nos principes », dit un ministre. La prise en main de la transition par les militaires au Tchad a déjà laissé un goût amer. « Nous ne voulons pas que ce genre de pratique prospère », dit un autre. Si le respect des institutions n’est pas défendu, c’est un recul démocratique.
Avec RFI