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Reprise des manifestations de rue en Guinée: Qui du Gouvernement ou du FNDC aura le dernier mot ?

C’est un long bras qui est annoncé en Guinée entre pouvoir (fervent partisan pour une nouvelle constitution ndlr) et les opposants au projet très controversé. Alors que les consultations nationales dirigées par le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana viennent d’être bouclées, le Front national pour la défense de la constitution appuie sur l’accélérateur, pour dit-il, barrer la route aux promoteurs d’un éventuel référendum en République de Guinée, qui va ouvrir la voie à un troisième mandat pour Alpha Condé (actuel chef d’Etat).

Dans cette perspective, des tensions par le biais des propos hostiles venant des deux camps se font sentir dans la sphère médiatique du pays, et aussi, sur les réseaux sociaux les plus prisés du pays (Facebook et Tweeter).

Ce lundi, 07 octobre 2019, le Front anti nouvelle constitution, réunie au siège de la PCUD, a annoncé la reprise des manifestations de rue à partir du lundi 14 octobre prochain à Conakry, ainsi qu’à l’intérieur du pays, pour s’opposer à toute idée de changement constitutionnel. Longtemps resté dans les annonces et dénonciations, cette fois, le FNDC semble désormais résolu à passer à l’offensive.

Dans le souci dira-t-il, de prévenir les risques d’affrontements liés aux menaces publiques proférées par le président Alpha CONDE et ses proches, le FNDC « appelle le Peuple de Guinée à se mobiliser massivement et partout en vue de grandes manifestations républicaines pour exprimer son opposition totale au projet de 3ème Mandat, tout en demeurant vigilant afin de ne pas céder aux éventuelles provocations et intimidations » peut-on lire dans sa déclaration.

« Tous les membres du FNDC, organisations de la société civile, syndicats, partis politiques, mouvements de femmes et de jeunes, organisations socioprofessionnelles, associations d’artistes, étudiants et élèves, citoyens engagés et autres, sont invités à commencer dès cette déclaration, à se mobiliser et à mobiliser les populations pour le succès des manifestations contre le 3ème Mandat » a déclaré Abdourahmane Sanoh, coordinateur national du FNDC.

Au même moment, les partisans d’Alpha Condé et le Gouvernement sont prêts à en découdre. D’abord, le chef de la majorité présidentielle prévient qu’il existe un Etat en Guinée.

« Quand des responsables politiques du rang de Sidya disent qu’en Guinée il faut une nouvelle transition, ça c’était des déclarations publiques, ce n’est pas démocratique. Ce ne sont pas des gens qui peuvent nous rappeler à la démocratie quand on appelle à une nouvelle transition. Ça été clairement dit. Le jeune [Ibrahima Diallo] a dit ici : ‘’ nous avons des cellules dormantes dans les quartiers’’. Cellules dormantes, ça ressemble au djihad ça. Quand on dit des cellules dormantes, cela veut dire des cellules qui ne s’expriment pas mais qui agissent dans la clandestinité » s’inquiète Amadou Damaro Camara, un député très influent dans les rangs de la galaxie présidentielle, qui s’exprimait mardi chez nos confrères d’Espace FM.

Mais, ce n’est pas tout. Le Gouvernement guinéen par la voix du ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation s’est prononcé par apport à cette annonce du front anti troisième mandat. Le général Bouréma Condé a affiché une certaine fermeté face à la déclaration du Front national pour la défense de la Constitution qui appel le peuple de Guinée à des manifestations à partir du 14 octobre sur l’ensemble du pays.

De l’avis du ministre Condé, Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Ousmane Kaba…Abdourahmane Sanoh, Sékou Koundouno, Foniké Menguè et Cie, sont une menace à la paix et à la sécurité pour la Nation. Dans une déclaration donc, il est met en garde les fauteurs de troubles.

« La volonté affichée par le FNDC est de tenter de paralyser le pays (…) Le gouvernement guinéen soucieux de la quiétude sociale et de la sécurité des citoyens et de leurs biens, met en garde tous les fauteurs de troubles, sous quelques formes d’actions ou d’intervention qu’ils tenteront d’entreprendre pour nuire », a-t-il prévenu dans sa déclaration diffusée sur les ondes des médias d’Etat.

Selon le patron du MATD, les services de sécurité fidèles à leur mission républicaine, veillent dans la plus grande sérénité sans cependant céder à la moindre fraction de seconde ou le moindre centimètre carré où règne de l’anarchie.

« Nul ne peut dénier au peuple de Guinée son droit inaliénable de se prononcer sur la réorganisation des pouvoirs publics et des libertés fondamentales s’il en exprimait le besoin », a-t-il enchainé, alors que le même peuple est courtisé par le Front national pour la défense de la constitution. C’est ainsi dire que les hostilités sont lancées.

Dans la ligne de mire des partisans et opposants d’une nouvelle constitution, nous retenons une seule et unique cible : le Peuple de Guinée. Ce peuple va-t-il répondre à l’appel du Front ou tout simplement se plier à la volonté du pouvoir à partir de ce 14 octobre ? C’est là tout le suspens. Pour moult observateurs, c’est une première manifestation essaie pour le FNDC. Un seul dérapage dessinera l’avenir politique du pays ! A qui donc reviendra le dernier mot ? Attendons de voir !

A suivre…

Alpha Madiou BAH

(+224) 621 861 269

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