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Sénégal: l’ex-maire de Dakar Khalifa Sall gracié par le président Macky Sall

Au Sénégal, l’ex-maire de Dakar Khalifa Sall a été gracié par le président Macky Sall. La décision a été annoncée à la surprise générale ce dimanche soir 29 septembre. L’homme est rapidement sorti de prison dans la nuit de dimanche à lundi.

C’est confirmé, c’est un décret signé de la main du président de la République. Un texte signé ce dimanche 29 septembre qui a mis fin à la peine d’emprisonnement de l’ancien maire de Dakar, une peine de 5 ans, confirmée en appel en 2018.

L’homme était à Rebeuss en prison depuis 2017. Il aura purgé près de la moitié de sa peine de 5 ans pour escroquerie sur des deniers publics. Cette décision est inattendue. La grâce n’avait pas été demandée par les avocats de Khalifa Sall. Elle est à l’initiative du président de la République. Les avocats que RFI a pu joindre sont heureux, mais surtout, ils saluent cette volonté d’apaisement de la part du pouvoir.

Une décision mûrement réfléchie

Gracier Khalifa Sall, la décision a été mûrement réfléchie. C’est le vendredi 27 septembre que Macky Sall a fait ce choix d’après un de ses proches. Le président a tranché : il rend sa liberté et tend la main à un de ses plus farouches opposants.

Durant ses deux années et demie de détention, le camp de Khalifa Sall comme ses partisans sont restés soudés. Et n’ont pas cessé de dénoncer une incarcération politique, ce dont s’est toujours défendu le pouvoir. Les tentatives judiciaires pour participer à la présidentielle de 2019 étaient alors restées vaines.

Politique de la main tendue

Alors, apaisement de l’exécutif… également valable pour l’ancien président Abdoulaye Wade. Vendredi toujours lors de l’inauguration de la mosquée Massalikoul-Djinane, les deux hommes d’État jusqu’alors ennemis jurés se sont affichés main dans la main. Une volonté du khalife général de la confrérie des Mourides d’après leurs entourages respectifs. Une politique de la main tendue, deux actes forts du pouvoir qui ont imposé l’agenda et pris tout le monde politique de court.

« On a réussi »

Il est près d’une heure du matin, Khalifa Sall, sorti de prison, vêtu de blanc, peine à se frayer un passage au milieu de la foule dans l’étroite cour qui mène à la maison de sa mère. C’est la foire d’empoigne, la porte se ferme sans déclaration. Mais Ndaye Fatou Tall ne voulait pas rater ça : « Je suis soulagée. Depuis deux ans et demi, bientôt trois ans, on ne dormait plus, on ne mangeait plus à notre faim. Rien que le regarder, ça nous suffit. La bataille a été longue, mais on a réussi. »

Khalifa Sall est sorti de la prison de Reubeuss 4 heures plus tôt. Ses partisans qui l’attendaient ont rapidement été dispersés par la police à coups de gaz lacrymogènes. Cette libération, c’est une victoire pour Abou Diallo, coordonnateur du Front citoyen pour la libération de l’otage politique Khalifa Sall, il avait lancé une pétition : « C’est 1,2 million de personnes qui ont signé cette pétition, et de la diaspora aussi qui n’arrêtait pas de faire des marches, des caravanes, des sit-in. Aujourd’hui, c’est la victoire du peuple et l’honneur de Khalifa qui est resté presque 900 jours dignement sans demander de grâce. »

La présidentielle de 2024 dans toutes les têtes

Une grâce, mais qui n’efface pas la condamnation. Pour Malick Kebe, le dossier n’est pas clos : « Khalifa Sall n’est qu’une victime d’une cabale politique. Le combat continue. Khalifa Sall, c’est le candidat futur, présidentiable du Sénégal. Nous nous préparons à ce que Khalifa Sall soit réhabilité ». Et beaucoup ont déjà en tête la présidentielle de 2024.

RFI

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