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Sidya Touré : Me, Myself and I (Par Constant Klonon Kamano)

Sacré Sidya ! encore et toujours au service de ses intérêts immédiats, personnels et exclusifs. Voilà que Damaro Camara nous révèle une autre opération juteuse dont il s’est rendu expert, à savoir, manipuler son parti et son électorat au profit de sa seule personne. Quelques mois de Haut Représentant par ici et une usine récupérée par là. Hop là, le tour est joué !

Sidya Touré est le champion toutes catégories confondues de la prospérité personnelle au milieu d’un océan de frustrations.

Depuis qu’il est devenu Chef du Gouvernement en 1996, Sidya Touré a su mettre à profit d’abord son statut de Premier Ministre puis de leader politique pour assouvir ses intérêts et ce, toujours au détriment de ses partisans ou collaborateurs.

Alors qu’il vient d’être nommé Premier Ministre, Sidya Touré s’engouffre, avec ses amis, dans les privatisations des usines léguées aux Guinéens par la première République. Dilapidation du patrimoine public, enrichissement illicite, délit d’initié, prédation des ressources publiques, tout y passe. Et pour faire bonne mesure, il en profite pour récupérer une maison de l’Etat à son compte.

En 2010, candidat à l’élection présidentielle, il n’arrive pas à se qualifier pour le second tour. Alors que tout son état-major et ses militants exigent qu’il se rallie à Alpha Condé pour le deuxième tour, il choisit Cellou Dalein Diallo. Selon les indiscrétions, il aurait monnayé ce ralliement contre une immense somme d’argent faisant ainsi prévaloir ses intérêts financiers avant la volonté des ses partisans. Cet égoïsme fait partir de son camp plusieurs pointures dont Briqui Momoh, Moalim et tant d’autres qui ne supportent pas cette trahison.

Au lendemain du massacre du 28 septembre, alors qu’aucune victime n’a été indemnisée et sans la moindre décision judiciaire ni aucune évaluation indépendante d’un quelconque préjudice, il accepte (en compagnie de Jean Marie Doré et Cellou Dalein Diallo) une somme de 2 milliards de francs guinéens à titre de compensation. Compensation que François Lounceny Fall du FUDEC et Mohamed Diané du RPG, eux-aussi sévèrement bastonnés au stade, n’accepteront pas. Aucun militant de l’UFR, présent ou pas au stade, ne verra la couleur de ces 2 milliards encaissés par Sydia Touré. Tout pour lui, rien pour les autres.

Tellement rien pour les autres qu’il en veut à Baidy Arribot d’avoir été nommé par Alpha Condé à la BCRG. De même qu’il menace aussi trois des membres du bureau exécutif de l’UFR à qui Alpha Condé propose des postes. « Vous pouvez y aller mais alors vous démissionnez de l’UFR » dira-il. Seul lui a le droit de rester Haut Représentant et de démissionner quant cela lui chante, notamment une fois qu’il a récupéré son usine de d’explosifs.

La prospérité personnelle de Sydia Touré, c’est sa fortune qu’il a bâtie sur le dos de l’Etat pendant qu’il était Premier Ministre et qu’il a entretenue en utilisant subtilement le poids relatif de son parti pour obtenir, parfois avec le pouvoir, parfois avec l’opposition, de l’argent, des postes ou des rentes.

L’océan de frustrations, ce sont ces milliers de militants qui attendent désespérément que leur Président Sydia Touré leur apporte la « solution » à leurs préoccupations.

Attendez toujours, avec un peu de chance, il arrivera encore à marchander quelques postes de députés avec l’opposition aux prochaines législatives. Mais auparavant, soyez sûrs qu’il aura obtenu beaucoup plus à titre personnel. Qui est fou ? 

Constant Klonon Kamano

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