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Transition : l’impératif de se concentrer sur l’essentiel sans fioritures

La moralisation de l’administration qui a la mauvaise  réputation d’être une caverne de brigands et la récupération du foncier  dont  l’Etat a été injustement délesté, du fait de ses cadres, rompus à cette tâche ignoble, sont des actions qui concentrent en ce moment les efforts du CNRD. Des actions, somme toute appréciables, mais qui méritent cependant d’être sérieusement pensées.

On a le cas par exemple des dossiers transmis avec faste, à la cour de répression des infractions économiques et financières, notamment ceux concernant les audits dont  les conclusions ne révèlent pas de graves manquements à la gestion des fonds, qui sont de la chasse-gardée de cette cour.

Il y a aussi l’opération de récupération des domaines de l’Etat, dont les cas devraient être examinés différemment afin d’éviter la spoliation par l’Etat lui aussi, de tierces personnes. Ce qui est dommageable  à l’attractivité des investisseurs étrangers dans le pays.
Tout cela, en gros,  est bon et salutaire !

En effet, on en conviendrait  que ces actions délicates ne peuvent être exécutées que par un pouvoir de transition, mais devraient être, par contre, inscrites  dans un catalogue connu de l’opinion nationale, qui  serait le plan d’actions des militaires pendant la transition.

A défaut d’avoir une idée de ce plan d’actions, clairement défini, et au gré des bains de foule, inopportuns, qui peuvent nourrir des inquiétudes, dans l’opinion, on  devient  de plus en plus  exigeant.

On est désormais trop regardant des pas de clercs, au point d’en avoir parfois des jugements subjectifs, qui pourraient bien se comprendre par une opinion qui n’a jusque-là pas de repère de la gestion de la transition.

A cet effet,  la sempiternelle  critique,  parfois abjecte, à propos de  l’équilibre ethnique, plutôt à propos des nominations faites sur la base ethnique, revient  inlassablement.

Le CNRD n’en est peut-être pas conscient de ces agissements révélateurs de la lassitude des populations, et pourtant, il le faut au plus vite.

Loucher du cerveau pour chiffonner la cervelle est l’exercice favori des mêmes, ou de leurs sosies, qui se sont donné rendez-vous chez le colonel-Président.
C’est ce  qui a grugé  le président déchu, qui se croyait éternel et indispensable.
On n’est encore loin, pourvu qu’il soit rappelé constamment de passer à l’essentiel.

On ne peut espérer cela, du moins pour le moment, avec des politiques qui se refugiés dans une forme d’autisme. Et non plus avec une société civile agonisante.

Pire, le FNDC pour sa part, qui a fait montre de vigueur et de perspicacité dans la lutte contre le troisième mandat d’Alpha Condé, pourrait, à l’allure des choses, à cause de la fronde en son sein, péricliter pour nous laisser que des souvenirs.  Avec un tel scénario redouté, les espoirs peuvent être déçus.

Peut-être qu’on y arrivera pas, car le colonel-président sait qu’il n’a pas intérêt à réveiller un chat qui dort.

Autrement, c’est improductif de susciter ou réveiller un danger par imprudence.

Mognouma