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Tribunal de Dixinn : à la barre, le journaliste Amadou Diouldé assume ses propos ‘’j’interpelle’’

Arrêté le 27 février dernier à Conakry, alors qu’il venait d’intervenir sur une radio privée guinéenne, au cours de laquelle, il avait violemment critiqué l’action du Chef de l’Etat, Alpha Condé, Amadou Diouldé Diallo a été inculpé le 1er mars pour « offense au Chef de l’Etat et diffamation », avant d’être placé sous mandat de dépôt. Après moult tractations, le procès du journaliste et historien s’est ouvert ce mardi 13 avril 2021, au Tribunal de première instance de Dixinn.

A la barre, le journaliste sportif Amadou Diouldé Diallo assume ses propos. Devant le président du tribunal, le parquet, la défense et de nombreux journalistes, le prévenu parle de radicalisation du président de la République. Ce qui d’après lui, est une raison valable d’interpeller l’élite guinéenne sur ce qu’il appelle ‘’inquiétude’’.

« La radicalité des propos du président de la République depuis 2010 contre la communauté Peulh évolue. C’est de la stigmatisation, ça m’a inquiété. Ensuite, on a inséré le Manding Djallon. C’est ce qui m’a de plus inquiété. Il y a une Union des Roundés. J’ai donc eu peur de cette radicalisation du président de la République. C’est pourquoi, j’ai interpellé sur cette affaire. Il y a eu la preuve sur l’axe. Et la région la plus militarisée du pays est celle du Foutah. Cela est inquiétant. Alpha Condé a dit que quiconque ne vote pas pour lui, vote pour Cellou Dalein Diallo, le candidat du Foutah. Mais Cellou Dalein n’est pas le candidat du Foutah. Il y a des gens qui insultent en longueur de journée mais ces derniers sont toujours reçus à la Présidence de la République. Je parle de Gneloy et sa sœur et de Korboya. Donc il y a deux poids, deux mesures. Avec l’évolution de cette radicalisation du Président, il veut exterminer les Peulhs. Je n’ai pas dit qu’il extermine, mais il veut exterminer », a précise le prévenu, Amadou Diouldé Diallo, d’un ton ferme.

Dans une déclaration commune rendue publique le 8 avril dernier, l’Association Internationale de la Presse Sportive (AIPS) et l’ONG Reporters Sans Frontières (RSF) se sont associées pour réclamer la libération immédiate du journaliste Amadou Djouldé Diallo, l’un des doyens de la presse guinéenne, détenu à Conakry. Elles réclament simplement le respect de la loi qui a dépénalisé les délits de presse en Guinée (L002).

A suivre…

Moustapha CONDE