L’Afrique, l’Afrique de l’Ouest, le Niger, la Côte d’Ivoire, la Guinée et que sais-je encore ? Nous avons encore de dignes fils que nous pouvons célébrer non pas parce qu’ils se sont proclamés Mandela après Mandela lui-même, mais parce qu’ils ont été eux-mêmes de nouveaux héros de défis modernes auxquels ils ont fait face.
Mamadou Issoufou du Niger, ADO mon amour de la Côte d’Ivoire et notre patriote et compatriote AYB (Abdoulaye Yero Baldé) de Guinée Conakry. Les deux premiers sont encore présidents sortants et le troisième est un ministre démissionnaire. Bravo à vous grands hommes.
Alhassane Dramane Ouattara (ADO) vient d’emboîter le pas à Issoufou du Niger qui déclarait je cite : « Ma décision de respecter la Constitution et de ne pas me représenter est irrévocable ».
ADO vient de marquer le but de l’histoire moderne de la Côte d’Ivoire. Le but qui inscrira son nom dans le livre d’or du pays voisin mais pas copain à la Guinée en déclarant simplement ce qui restera à jamais gravé dans les annales politiques et historiques de son pays : « Durant les deux mandats que vous m’avez confiés à la tête de notre beau pays, j’ai toujours accordé une importance toute particulière au respect de mes engagements. Dans le même esprit, j’avais à plusieurs occasions indiqué, au moment de l’adoption de la Constitution de la IIIe République en 2016, que je ne souhaitais pas me représenter à un nouveau mandat présidentiel. En conséquence, je voudrais vous annoncer solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle ».
Cette phrase si simple et si riche en teneur, en valeur, en symbole aura un impact retentissant sur l’avenir de ce pays et en même temps sur l’avenir de plusieurs pays de la sous- région. Nous en prenons, à cœur joie, acte tout en lui magnifiant notre gratitude pour la grandeur dont il a fait preuve.
L’exemple sera bien maîtrisé par les autres grands présidents et le peuple fera apprendre la leçon aux autres petits dictateurs en herbes qui se croient indéboulonnables. ADO mon amour. Il vient de marquer un but pour son pays qui devrait être perçu comme un penalty pour la Guinée. Et nous n’avons qu’à tirer le penalty et marquer notre but à nous-mêmes. Peuple de Guinée, ne ratons pas notre rendez-vous avec l’histoire. Car notre AC l’a déjà raté tout bêtement lui. Merci ADO et en avant peuple de Guinée uni autour de l’idéal que porte notre FNDC.
Par ailleurs, j’ai finalement décidé de parapher ces quelques mots en l’honneur et pour la défense de Yero Baldé qui, au vu de la tournure des choses et du chemin minable emprunté par son mentor de longue date, décida de lancer cette autre belle phrase : « Excellence Monsieur le Président de la République, suite à notre entretien de cet après-midi, et comme je vous l’ai signifié, je ne souhaite plus assumer mes fonctions de Ministre au sein du Gouvernement ». Héros de la tempête qui va tout ravager.
Cet acte de AYB est celui que nous attendions de tous ceux-là qui pensent être au service de la nation et non d’un homme, fût-il un président. Nous n’attendions pas plus de lui et de ses prédécesseurs à savoir Gassama et Sacko. La noblesse de son acte réside dans le timing qu’il a su choisir et le contenu de sa lettre adressée à AC avant de subir des attaques verbales des plus véreux thuriféraires du régime. Un Yero bashing sale et minable venant de petites personnes qui doivent ventre et bas ventre à leur couardise et leur malhonnêteté sous l’obscurité et l’obscurantisme d’un homme sans vision qui veut mourir président sans bilan. AYB n’a pas besoin de défenseur. Car ses actes en parlent pleinement pour lui.
Par contre, j’ai décidé personnellement de lui consacrer ces quelques lignes puis qu’autant nous exhortons nos concitoyens à quitter ce navire qui chavire, autant nous devons les accueillir et les protéger contre les agissements de ces affidés du pouvoir qui ont mis en place une machine d’insultes (comme lâche, traître et tous les autres mots de leur ignoble vocabulaire). Nous défendrons les défendables et combattrons les ignares et les apatrides, les traîtres et les vrais lâches qui ont choisi un homme au détriment du peuple.
À Abdoulaye Yero, à ses prédécesseurs et ceux qui sauteront encore pendant qu’il est temps, je voudrais leur dire que le peuple leur rendra hommage un jour si proche.
Je vais conclure en disant aux guinéens de tout bord qu’un président qui ne sait pas écouter doit être obligé à écouter son peuple. Battons-nous pour que nous ne soyons pas toujours à la traîne. Soyons de ceux qui savent dire Non et/ou Oui dans l’unisson pour le progrès, la concorde et la paix dans notre pays pendant qu’il est temps car AC n’a plus aucune chance, je dis bien aucune chance d’y rester. Qu’il prépare ses valises s’il en a.
Boubacar BARRY
Citoyen Guinée pour une alternance en 2020