L’excision et le mariage précoce forcé sont des phénomènes rétrogrades et condamnables au vingt et unième siècle. La femme africaine est devenue par ces pratiques, un instrument de frustration et d’expression colérique d’une bonne frange des peuples. Elles sont devenues le phénomène social le plus urgent. Cependant, ses conséquences sont terriblement minimisées et déconsidérées dans nos vies de tous les jours. Ces tristes choses ont longtemps étranglées ces jouvencelles et les ont apprises à se haïr et à se regarder différemment sous le prisme de la petitesse devant le sexe opposé.
Alors qu’elles auraient dû être à l’école, en stage ou au travail, de jeunes filles, bien qu’insoumises déferlent les rues, lounges et boîtes de nuits de nos grandes villes, dans l’attente de plaire à un homme qui dans le meilleur des cas leurs offriraient en plus des ennuis, des minables offrandes en nature qui ne valent le prix d’un seul de leurs cils.
Ma douleur est celle du jeune qui observe une partie de lui s’étreindre à petit feu; celle du fils, du frère, du mari et du père. Celle du patriote inquiet de l’avenir de notre société et du devenir de notre Nation.
Car en effet, la junte féminine possède par le féminin sacré le secret du fondement de l’humanité mais aussi celui du bon vivre ensemble dans la société.
Quelle stratégie nouvelle marquée par un éveil culturel et de conscience faudrait-il imaginer pour palier l’indifférence générale mais aussi éradiquer le fléau ? Repenser nos luttes pour une société équilibrée par le mérite est d’une urgence extrême.
La condition féminine qui nous vexe ne se fonde sur aucune tradition ni aucun us originels mais d’une volonté inouïe de domination mâle sous toutes les formes. Cette forte sensation animale; que dis-je; profane de l’homme primaire, encore reluisante en nos temps chez bon nombre mais absente ou presque chez nos femmes, offense, frustre, oppresse, déprécie, affole, piétine et jette plus bas que terre les valeurs sacro-saintes féminines et les possibilités d’une harmonie dans l’équilibre où personne ne se jouera de son honneur pour exister.
Les témoignages qui ne suffisent, certes, sont une prise de parole nécessaire à l’expression du ressenti. Ils doivent être accompagnés par d’actes de prévention et de sanctions. Dans une nouvelle Loi Fondamentale par exemple, les féministes pourraient proposer des lois et aller dans une forme de plaidoiries, se battre pour leur prise en compte effective. Ainsi les luttes pourraient être beaucoup plus abordables quand toutes les pratiques néfastes sont combattues par les lois de la République.
Sinon, quelle tristesse, que d’observer impuissant: de la pipe de narguilé ou chicha à la liqueur lourde en passant par les drogues dures, nos jeunes dames s’exposer! Que de noyades certaines vers un futur dont le paradis est incertain. La Sagesse nous enseigne de ne se ruer sur une personne sans avoir emprunté ses sandales et son chemin par ricochet mais quand le phénomène devient fléau on se doit de dire notre part d’humanité, notre part d’hypocrisie dans nos actions qui sont de gros manques à gagner.
L’universalité nous attend avec notre diversité pour faire avec nous dans un monde sans contrainte humaine de cet ordre. La condition humaine de notre futur en dépend. Nous ne dépassons certainement ni la Thaïlande, ni l’Inde dans notre indifférence ou notre passivité devant le fléau, mais les gardiennes de notre Société dans son vivre ensemble méritent notre attention toute particulière quant aux souffrances à unique direction dont elles sont victimes. Ceci est loin d’être un rapport de force entre homme-femme, car à chacun son rôle nécessaire dans notre existence commune et éternelle.
Tous ces regards versés dans le vide, de ces jeunes dames à la quête d’un abri légitime populaire nous envoie des signaux. Ériger une clinique préventive pour tenter de contenir le fléau en vue de son éradication est d’une extrême nécessité ainsi qu’une parfaite urgence. Humainement solidaire nous nous devons ce service, pour un monde plus juste et équilibré. Car autant que le réchauffement climatique, la diminution des réserves mondiales de subsistance, la condition féminine en des points du globe reste un danger et menace de faire sombrer des peuples entiers.
Alors, alertés, soyons aux aguets!
Et si on commençait par inscrire les protections et sanctions traitant des questions féminines dans la nouvelle Constitution ?
Ah ! Quel débat déjà ouvert !
Je vous salue.
Mohamed Lamine KEITA
Président du Mouvement
JEUNESSE RÉPUBLICAINE