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[Tribune]‘’ C’est pendant l’orage qu’on reconnait le pilote ‘’, enseigne Sénèque

Ni le froid ni la fièvre n’a pu faire trembler le colosse du haut de son perchoir, malgré l’apocalypse annoncée et tous les pronostics donnés par des individus qui attendaient la pluie sans orage.

A l’hémicycle ou dans les couloirs de l’assemblée, sur un ton qui ne ménage pas l’hypocrisie sans trahir son éloquence habituelle, l’honorable Amadou  Damaro Camara remet chaque agitateur à l’ordre et assure avec plénitude son rôle de police de la salle. De la distribution de la parole au respect du timing de chaque intervenant, son arbitrage est d’un pouvoir absolu qui tire son autorité de la loi pour faire régner l’ordre et la discipline à l’intérieur de l’hémicycle.

Son regard de Chef plein d’entrain est le plus décrypté par les nouveaux élus. Loué pour ses qualités de rigueur et grand orateur, la fermeté du Président de l’Assemblée nationale guinéenne n’est ni autoritaire ni exagérée mais c’est une autorité qui se justifie sous la protection de la loi.

Le regard de l’homme est évocateur et révélateur d’un travail acharné et d’une course contre la montre pour arriver à temps loin d’une chasse au record ou du moins au titre.

Dans son regard, on sent cette envie de réussites, la crainte de ne pas décevoir et le souci de bien faire sans excès.

Dans son regard, il véhicule aux nouveaux ce témoignage d’ancienneté dans un environnement politique en pleine mutation. Il a vu le CNT se faire et se défaire, la huitième législature se construire et s’abîmer. Et aujourd’hui, c’est lui qui donne de la vie et du sens à la neuvième législature. Il encadre, oriente et conseil. Il s’assure du bon fonctionnement des travaux en commission et en inter commission.

Pendant qu’un groupe de nostalgiques et adepte des théâtres s’agite en dehors du parlement en discutant de son pronostic vital, la neuvième législature elle, tourne cependant à plein régime à l’image d’un barrage à son âge d’or.

Le temps presse, les attentes sont multiples et les ambitions de succès sont demeurées. Le regard reste fixé à l’essentiel comme pour dire que l’orage annoncé n’est pas pour aujourd’hui. Ça travaille dans la sérénité et le calme avec l’adoption de plusieurs projets de loi et de nombreuses conventions internationales.

Ce n’est pas en demandant la dissolution de l’assemblée nationale avec une certaine voluptuosité qu’on pourra gagner un capital sympathie. C’est plutôt le cachet de l’ignorance.

Malgré les forces en présence avec une représentation quasiment équilibrée lors de la huitième législature, le pays a battu tous les records de manifestations politiques avec son lot de violences en cette période que n’importe quelle autre depuis 1958.

Et mieux, qu’est-ce qui a changé dans la vie du guinéen quand l’opposition brutale et radicale était présente ?

Qui les a empêché de participer aux élections législatives et référendaires ou sont-ils plus guinéens que ceux qui y sont actuellement ?

Les coassements des grenouilles n’empêchent pas l’éléphant de boire dans la marre.

Prenez votre mal en patience. La dissolution d’une assemblée obéit à des conditions bien définies par nos lois.

En attendant l’apocalypse annoncée, force est de rappeler que le coaching gagnant du Président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara ne laisse apparaître aucune coloration monolithique avec une majorité en surnombre loin d’une caisse à résonance. Les débats et les contradictions à l’hémicycle en font foi. Il suffit de suivre de près pour s’en convaincre.

 

Mamadou Billo Souaré.