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Tribune–Chef de file de l’opposition, une fonction virtuelle

Depuis le retrait du principal parti de l’opposition guinéenne du processus électoral ayant conduit au double scrutin du 22 mars 2020, la fonction de chef de file n’a plus de crédit aux yeux du camp présidentiel pour des raisons stratégiques.

La question est de savoir si l’honorable Mamadou Sylla est l’incarnation d’un véritable chef de file ? Ou ce n’est qu’un accident de parcours pour l’homme d’affaire transformé en politique ??

La réponse est claire et simple vu qu’elle se situe à 2 niveaux. Faisant une rétrospective sur le processus électoral qui a été soldé par un double scrutin le 22 mars 2020, l’on se rendait compte qu’à cette époque, toutes les forces politiques luttaient contre la réforme constitutionnelle proposée par le système en acceptant de boycotter le double scrutin.

Après plusieurs manifestations contre ladite réforme, certains leaders inconstants et à la recherche perpétuelle du prestige à la solde du pouvoir finirent par prendre part au processus.

Au lendemain du processus, un partage de gâteau a lieu entre les partis d’opposition partis au scrutin chose qui fait de l’UDG la deuxième force politique parlementaire du pays après le parti au pouvoir.
Installé dans les fonctions de chef de file, la question de leadership s’impose au sein même de son camp.

À savoir s’il incarne le costume d’un véritable chef de file, je dirais non dans le sens où il ne fait pas l’unanimité et au-delà, il a fallu qu’il soit imposé pour être reconnu. Enfin, un véritable chef qui à la limite de ces 3 sièges à l’hémicycle ne peut en aucun cas mobiliser une masse populaire pour une compétition électorale à date, cas de la dernière présidentielle où les principaux adversaires ont pris part Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo, voire même un membre du cabinet, le RRD.

Un accident de parcours pour des raisons très simples et vérifiables. D’homme d’affaires à celui politique, ne sachant plus que faire dans le monde des affaires malgré toutes la fortune générée sous le régime précédent, on se baptise en politique pour pouvoir protéger les biens.

Ensuite, la question de positionnement se pose sur l’échiquier politique entre mouvance et opposition.

Un homme d’Etat et de surcroît le chef de file de l’opposition Guinéenne qui se voit écarté à des réceptions et aux discussions d’intérêt national pour des raisons égocentriques ou d’opinions et faire recours à son prédécesseur peut-il répondre aux besoins fondamentaux de l’opposition ?

Souleymane MAGASSOUBA
Analyste politique