Réveil Guinée Info

[Tribune] Élections et sociétés (Par Dr Dansa Kourouma)

« Une responsabilité individuelle et collective, à chacun d’assumer sa part honnêtement et dignement pour sauver la paix et assurer le progrès social ».

Les guinéens sont appelés aux urnes le 18 octobre 2020 dans un contexte particulièrement tendu, qui est chargé de vives tensions, de craintes et surtout d’angoisses.

Aujourd’hui la question n’est pas de savoir qui va conduire les destinées du pays après ces élections, mais plutôt est ce que les résultats seront acceptés et sans violences ?

Les guinéennes et guinéens ont à choisir entre douze (12) candidats parmi lesquels deux femmes et le principal opposant du pouvoir actuel. C’est aussi choisir entre douze (12) projets politiques et de société pour un pays qui a tout, mais qui a besoin tout. Mais il besoin surtout de justice sociale, de cohésion, d’unité et de stabilité pour se réinventer économiquement.

C’est dans ce contexte que la campagne électorale en prélude du scrutin présidentiel du 18 octobre 2020 a été lancée officiellement le 18 septembre 2020 et se poursuivra jusqu’au 17 octobre 2020.

Face aux enjeux et défis de cette élection présidentielle, la société civile que j’ai l’honneur de diriger est placée face à ses responsabilités, qu’elle doit assumer devant l’histoire et le peuple de Guinée.

Pour assumer sa part de responsabilité, la faîtière des faîtières déploiera 10.000 observateurs pour contrôler, alerter sur la conformité des opérations avec les principes d’équité, de transparence et d’intégrité du processus, mais surtout dissuader toutes velléités de fraude et de violences avant, pendant et après.

Le CNOSCG avec l’appui de la CENI et de ses partenaires surveillera la campagne électorale. Et rendra compte de sa régularité : discours politiques, projets de sociétés, équité de traitement des candidats, etc. Un rapport sera dressé à cet effet.

Pour mener cette mission avec professionnalisme, indépendance et transparence, 400 moniteurs de la campagne électoralesont déployés dans les 33 préfectures et les 5 communes de Conakry pour surveiller le processus: discours des candidats, commentaires et analyses des médias et les projets de société des candidats.

J’en appelle à un sursaut de conscience des citoyens et une responsabilité des partis politiques et des candidats.

L’unité nationale reste précaire et constamment menacée par les politiques et les autorités en complicité avec des citoyens belliqueux, surtout devant une justice peinée mais qui ne parvient à sévir contre des pratiques répréhensibles sur le champ politique.

Je ne saurais terminer sans marteler sur la responsabilité des hommes et des femmes de robe (juges) et la justice qui est le garant de la paix et de la quiétude sociale. C’est à eux que revient la lourde responsabilité de promouvoir et faire respecter les libertés, droits et devoirs des citoyens dans une démocratie.

Les forces de défense et de sécurité doivent demeurer républicaines, patriotiques et surtout impartiales dans leurs actions. Il s’agit pour eux et en cette période particulièrement sensible de sécuriser les personnes et leurs biens sans influences et dans une équité sans équivoque.

Protéger nos frontières et défendre nos institutions conformément à leurs prérogatives constitutionnelles et dans l’intérêt supérieur de la république et des guinéens.

L’administration publique, la CENI, la HAC, l’INIDH et la Cour constitutionnelle doivent dans l’intérêt du pays dire le droit sans équivoques pour sauver la quiétude et la paix. Leurs impartialités et surtout l’intégrité de leurs actions sont la seule issue heureuse en cette période d’angoisse et de peur.

Je m’adresse à la jeunesse, la jeunesse guinéenne dirais-je, le présent et futur du pays, qui doit avec détermination et clairvoyance se dresser comme un seul homme devant les forces du mal et s’opposer à toutes formes de violences.

Cette jeunesse qui est devenue une proie facile pour les imposteurs, les pyromanes et les pouvoirs de l’argent les tient et les possède. Je les invites à une révolution de conscience pour sauver notre pays dans les mains ceux qui veulent le conduire dans l’abime.

J’interpelle la conscience citoyenne de la presse nationale, une presse forte de plusieurs centaines de médias, des journalistes talentueux et des techniciens dégourdis. Je les exhorte à choisir la ligne éditoriale de la Guinée : une guinée de paix, de stabilité et de tolérance. Cette ligne éditoriale est celle d’une Guinée unie, digne et forte qui doit assumer son passé et son présent. Une Guinée unie qui doit cependant projeter son futur avec sérénité et confiance.

Guinéennes et guinéens, le 18 septembre est une opportunité pour toutes et tous de décider : de notre sort en choisissant celui ou celle qui soit le mieux pour garantir l’unité nationale, la justice, la paix et surtout qui soit à mesure de lutter contre la corruption et l’impunité.

Alors je nous exhorte à choisir la rupture dans la paix ou la continuité dans la paix. C’est ce choix qui peut nous conduire à un progrès social et économique certain mais dans un climat apaisé et serein, gage de confiance entre toutes les composantes de notre nation.

Dr Dansa KOUROUMA

Président du CNOSCG

Directeur de l’Observatoire Citoyen de la Gouvernance et de la Redevabilité.