Le rapport de force est sur la voie de pencher sur le côté du FNDC et de tous ceux qui s’opposent, ouvertement ou non à un troisième mandat et à un changement constitutionnel en Guinée.
En effet, malgré les tueries, les brimades, les intimidations, les pressions, les arrestations et emprisonnements subis par les membres et sympathisants du FNDC; la détermination à s’opposer aux velléités de présidence à vie ne faiblit pas. Nier la puissance de mobilisation des opposants à une nouvelle constitution a ce stade de la lutte, relèverait d’un aveuglement hypocrite infondé.
La mouvance en tentant de prouver que Alpha Condé est populaire, a donné les armes au camp d’en face de montrer des muscles plus gonflés et prêts pour tout bras de fer autour de la constitution.
La propagande qui faisait croire à un président, qu’il est homme providentiel ne passe pas de nos jours. Le peuple se libère, observe, juge, décide et fait ses propres choix désormais. Dorénavant, nul ne pourra être dupé avec les machinations de tripatouillage constitutionnel, au profit d’un homme et d’un clan.
Attendre une fin de règne pour proposer une révision constitutionnelle est un piège tendu contre l’alternance au sommet de L’Etat et la bonne marche de la démocratie, surtout en Afrique. Mais l’exemple récent burkinabé a éloquemment prouvé que c’est un projet suicidaire pour tout régime voulant s’éterniser au pouvoir.
Donc Alpha Condé avec ceux qui l’entourent et l’encouragent dans cette aventure périlleuse sont avertis, tout comme Blaise Compaoré l’avait été avant sa chute brutale. Mais le PRAC ou le Prof a encore, une certaine opportunité de ne pas vibrer à « la mélodie des sirènes révisionnistes » qui l’enchantent vers la disgrâce.
L’actuel président doit lucidement réaliser dans ce jeu gravissime auquel il s’adonne, que la balle s’éloigne progressivement du carré de ‘Alanmané’ pour celui de ‘Amoulanfé’. Donc, avant de prendre un lourd et humiliant score au finish, qu’il sache admettre la légitimité du combat et la supériorité de l’adversaire, pour être fair-play pour une sortie honorable en 2020.
Pour rappel, voici l’article 27 de la constitution : « Le président de la République est élu au suffrage universel direct. La durée de son mandat est de cinq ans, renouvelable une fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels consécutifs ou non ».
Ce principe est intangible et ne peut faire l’objet de révision. La loi est claire et nette et nul est au-dessus de la loi, même le ‘Prof’ de droit que vous prétendez être.
Ne vous entêtez pas Monsieur Condé Alpha à votre âge.
Almamy Kemo