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[Tribune]-Une transition longue est contre les intérêts fondamentaux de notre pays (Par Étienne Soropogui)

S’il y avait une impulsion et un engagement communs largement partagés par l’ensemble des acteurs de la vie socio-politique de notre pays, c’était de voir le processus de transition conduit dans l’inclusion à travers un dialogue responsable.

Les défis auxquels notre pays est confronté sont assez sérieux, pour les résoudre nous avons besoin d’un consensus national.
Ceci est d’autant plus vrai que nous sommes dans une configuration de rupture de légitimité- C’est-à-dire que personne n’a reçu mandat du peuple souverain pour imposer sa volonté aux autres.

C’est pour ces raisons que nous n’avons cessés d’interpeller la junte militaire à mettre en place un cadre de discussion responsable et sincère pour nous permettre de sortir sans plus de délais de cette transition qui reste et demeure une anomalie.

Notre pays doit cesser d’être un endroit inhospitalier où nous sommes condamnés à vivre dans des invectives, des conflits permanents et les affrontements perpétuels.
Notre lutte est connue de tous, ce n’est pas un agenda caché. Elle est menée pour le triomphe de l’idéal démocratique.

Au nom de ce socle commun qui fonde notre société, nous ne permettrons à personne, je dis bien personne de faire 4 ans à la tête de notre pays, s’il n’a reçu pour cela un mandat du peuple de Guinée.

Une transition longue est contre les intérêts fondamentaux du peuple de Guinée sur un double plan économique ainsi que du processus d’encrage démocratique et institutionnel.
Une transition longue est contre les intérêts fondamentaux du peuple de Guinée sur un double plan économique et du processus d’encrage démocratique.

D’abord sur le plan économique, une longue transition va contribuer à la détérioration des conditions d’existence des populations en raison des sanctions internationales en téléchargement ainsi que le manque d’attractivité économique du pays. Le pays sera fermé aux capitaux étrangers, situation inhérente à toute période d’exception.
Ensuite du point de vue du processus d’encrage démocratique et institutionnel. Si nous laissons un régime militaire s’octroyer l’équivalent d’un mandat présidentiel ,nous créons un mauvais précédent avec le risque de plonger notre pays dans une instabilité cyclique.

D’autres militaires ,demain, trouveront toujours un justificatif et multiples raisons pour faire un coup d’état.

Surtout que les opérations de moralisation de la vie publique ne semblent pas concernées le secteur des forces de défense et de sécurité.
Les opportunistes rapaces qui sont subitement devenus des défenseurs et adeptes d’une transition longue, porteuse d’incertitude, étaient ceux-là même qui militaient à visage découvert pour un mandat à vie en faveur du président Alpha Condé.

Ils n’aiment pas la Guinée, ils n’ont jamais aimé Alpha Condé et pis encore ils n’aiment pas Doumbouya.

Ils courent derrière leurs intérêts égoïstes et leurs appétits cupides.

Les militaires doivent comprendre qu’il ne sert à rien de décider d’une action qui est en rupture d’adhésion populaire.

Une action à laquelle le peuple est opposé sera difficile sinon impossible à mettre en œuvre.
C’est comme demandé à un python d’avaler un éléphant. Les militaires pourtant si doué en stratégie sont en rupture de contact avec la réalité factuelle.

C’est peut-être l’expression d’une vision étroite des logiques qui gouvernent le monde.
Un régime militaire est une mauvaise solution à un vrai problème.

Etienne Soropogui