Dans le cadre des réformes globales post-Ebola (2015-2020), on aurait dû prévoir entre autres la mise en place des laboratoires de recherche épidémiologique et un conseil scientifique multidimensionnel.
Pourquoi attendre le pire pour prendre des décrets populistes dont l’objectif est de distraire l’opinion en faisant semblant d’être sérieux ?
Etant donné que les priorités d’une gouvernance se vérifient dans les allocations budgétaires, quelle est la marge de progression des ressources allouées à la recherche scientifique en général et au secteur de la santé en particulier, dans le budget national depuis la fin de l’épidémie Ebola ?
Où sont les rapports financiers et techniques de la gestion de cette crise de référence ? Quels sont les documents de recommandation qui avaient été produits pour l’aide à la décision et à l’anticipation ?
Par ailleurs, au lieu de faire de la propagande, voici quelques mesures concrètes qu’il faut prendre pour prouver la volonté politique d’agir :
- Des coupes budgétaires à la présidence, la primature et d’autres services gourmands de l’appareil d’Etat, pour affecter ces ressources à l’achat des masques de protection et à la motivation du personnel de santé. L’exercice budgétaire étant en cours, c’est une opération simple de réaffectation qu’il faut faire d’autant plus que les ressources sont supposées être disponibles
- La réquisition des forces de défense et de sécurité pour la distribution gratuite des masques aux populations
- La baisse du prix du carburant en renonçant provisoirement à certaines taxes à caractère particulier sur les produits pétroliers
- Lancement sincère d’un appel aux bonnes volontés pour inclure des compétences supplémentaires dans l’amélioration de la stratégie de lutte et le renforcement du personnel de terrain (faire du profilage et créer un répertoire pour faciliter le déploiement)
- La mise en place d’un plan offensif de sensibilisation sur les mesures de prévention.
Après de tels efforts, nous serons certainement rééligibles à notre fier statut de “souverain-mendiant” auprès des généreux donateurs avec nos dirigeants nuls à tout point de vue.
Aliou BAH
Président de l’organe provisoire du MoDeL