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Exclusif : vers la mise en place du conseil national de la transition piloté par les coordinations régionales

Comment réagit l’UNAD au rejet de la candidature d’Édouard Coton Zotoumou Kpogomou, leader de l’Union démocratique pour le renouveau et le progrès (UDRP), membre de ladite structure ? Quelle stratégie pour une transition démocratique en Guinée ? Reveilguinee.info a interrogé pour vous dans la soirée de ce mercredi, Kéamou Bogola HABA, secrétaire exécutif de l’Union nationale pour l’alternance et la démocratie. Dans cette interview exclusive, l’opposant annonce une volonté d’engager une requête pour annulation de la candidature du président Alpha Condé. Sans ambages, il annonce également la mise en place très prochaine, du conseil supérieur de la Transition (CST) qui sera dirigé par les quatre coordinations régionales de la Guinée. Exclusif !!!

REVEILGUINEE.INFO: Bonsoir Mr Haba, merci de nous avoir accordé cette interview. Vous êtes le Secrétaire Général de l’Union nationale pour l’Alternance Démocratique (UNAD). Parlez-nous de votre structure. Elle regorge combien de formation politique ?

KEAMOU BOGOLA HABA : Au sein de l’UNAD, à date, nous en avons autour cinq (5) partis membres et plusieurs autres mouvements et Associations. Donc, une dizaine d’organisation.

Un parti politique membre de l’UNAD a présenté une candidature à la présidentielle du 18 octobre prochain. Il s’agit d’Édouard Coton Zotoumou Kpogomou, leader de l’Union démocratique pour le renouveau et le progrès (UDRP). Comment en êtes-vous arrivé à ce stade ?

Comme vous le savez, le peuple de Guinée est divisé en deux. Il y a deux écoles : ceux qui veulent partir aux élections et ceux qui pensent que Monsieur Alpha Condé n’est pas légitime et que le processus est complètement biaisé, qu’il ne faut pas partir. Ce premier groupe, il y a des partis politiques qui ont décidé de participer dont l’UGDD et l’UDRP. Donc, Monsieur Zoutomou a été investi par son parti comme candidat et Monsieur Pépé Francis a été également investi par son parti. De l’autre côté, le camp qui pense qu’il faut qu’on passe par une transition est largement dominant, c’est la position officielle du parti parce qu’aucun préalable n’est réuni de l’organisation. Face à cette situation, on avait un choix. Le choix c’est d’aider ces partis à discuter entre eux et de choisir un candidat au lieu d’aller à deux, parce que quand même c’est la seule organisation, on ne peut pas comprendre qu’on ait deux candidats au sein de l’organisation. C’est ce que nous avons pu faire. Cette candidature devait être présentée par ces partis qui devait participer ensemble, et l’UNAD reste sur sa position initiale de contestation et d’application de la loi tant que les préalables ne sont pas réunis. Voilà tout ce qui s’est passé. Et entre les deux leaders de l’UGDD et l’UDRP, il y a eu un consensus autour de l’ainé, Dr Edouard Zoutomou.

Aux dernières nouvelles, l’arrêt rendu par la cour constitutionnelle écarte le candidat de l’UDRP à la présidentielle. Comment réagissez-vous ?

C’est une surprise pour nous, mais ce n’est pas aussi une grande surprise parce que c’est une candidature qui effrayait énormément étant donné que l’UNAD représente une menace aujourd’hui. Du côté de la Guinée forestière, Dr Edouard Zoutomou a fait un grand consensus au niveau de la diaspora de la Guinée forestière, au niveau de la coordination des Unions forestières, mais aussi au niveau de l’UNAD. Il présentait une grande menace, un technocrate, le pouvoir n’a absolument rien à lui reprocher et donc, c’est une candidature qui devrait faire mal, et nous, nous comprenons que la cour constitutionnelle reste encore inféodée. Mais je ne sais pas encore qu’est-ce qu’on doit faire, nous attendons la décision de l’UDRP, j’avoue que avec nos avocats, nous ne resterons pas sans rien faire.

Vous militez pour une alternance en Guinée. Le combat semble difficile pour vous avec la candidature validée du président Alpha Condé par la cour constitutionnelle. Comment l’obtenir ?

Nous avions fait une déclaration le vendredi dernier, où nous avons condamné le dépôt de sa candidature, à cela s’ajoute la validation de sa candidature. La décision que nous avions prise, notre approche c’était de dire clairement que la cour constitutionnelle devait déclarer invalide la candidature de Mr Alpha Condé, et de ne pas la laisser prospérer. Maintenant, nous venons de constater que cette candidature est validée, nous demandons à la CEDEAO d’appliquer à la Guinée les dispositions de nos lois communautaires. En plus de tout cela, nous allons lutter ensemble pour une transition démocratique avec l’ensemble des acteurs qui luttent aujourd’hui pour que nous passions par une transition, régler toutes cette situation, à travers un dialogue national.

Vous comptez attaquer la candidature d’Alpha Condé par quelle procédure ?

Evidemment, comme la loi le dit, seuls les candidats en lice peuvent introduire des requêtes auprès de la cour constitutionnelle et qu’elle soit considérée valide. Nous allons donc demander aux candidats de l’opposition de coopérer pour introduire une requête d’annulation de la candidature de Monsieur Alpha Condé, parce que  ce n’est pas une candidature. En plus de cela, nous demandons au peuple de Guinée de se mobiliser comme un seul homme, aux quatre coordinations régionales, aux mouvements comme l’UNAD qui luttent pour l’alternance, le collectif pour une transition en Guinée le conseil supérieur de la diaspora forestière et le mouvement populaire pour le changement, l’ensemble de tous ses mouvements, le FNDC, le Front commun, pour empêcher Monsieur Alpha Condé d’être candidat. Avec tous ceux-ci, nous allons constituer la base avec les quatre coordinations, pour discuter de la transition des conditions de remplacement de Monsieur Alpha parce qu’il n’est pas candidat, et nous pensons qu’il ne le mérite pas. Donc la lutte commence.

Quels sont vos rapports avec le collectif pour la transition en Guinée (CTG) ?

L’UNAD et l’ensemble des organisations membres travaillent avec le collectif. Sorel Keita et son équipe ont fait un travail énorme au niveau international. Nous ici au niveau local, nous travaillons énormément pour la mise en place du conseil supérieur de la Transition. Ce conseil, nous pensons que ça sera sous l’égide des quatre coordinations régionales. Nous travaillons ensemble, et nous avons de très bons rapports.

Vous voulez dire que ce conseil national de la transition sera dirigé par les coordinations régionales ?

Vous savez, il faut éviter ce qui s’est passé dans beaucoup de pays, tel que la Libye. Il faut faire partir Mr Alpha Condé mais il faut aussi maintenir la stabilité du pays. Et nous comptons sur les coordinations régionales pour maintenir la stabilité du pays parce que les communautés sont liées, elles se parlent. C’est sur l’égide des quatre coordinations que nous comptons placé le conseil supérieur de la transition.

A suivre…

Entretien réalisé par Alpha Madiou BAH

(+224) 621 861 269

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