Le 6 août 2020, Alassane Ouattara a annoncé lors d’un discours à la nation sa décision de concourir à un troisième mandat présidentiel en octobre prochain. Le même jour, à Conakry, le parti au pouvoir, le RPG-Arc en Ciel, a désigné le président sortant Alpha Condé comme candidat à l’élection d’octobre prochain, lui permettant ainsi de briguer un troisième mandat.
Ces deux présidents – âgés respectivement de 78 ans et 82 ans alors que la majorité de la population de ces pays a moins de 18 ans – ont modifié la Constitution cette année et désirent malgré la désapprobation d’une grande partie de l’opinion nationale et internationale se maintenir au pouvoir.
Le chef de l’État ivoirien a pris cette décision au mépris de la Constitution que lui-même a fait modifier, dont les articles 55 et 1831 montrent à suffisance que le Président de la République ne peut exercer plus de deux mandats et que la modification constitutionnelle de 2020 ne remet pas les compteurs à zéro.
Malgré la répression féroce qui s’est abattue sur les manifestants du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), collectif de partis d’oppositions et d’organisations de la société civile, le Président Condé a obtenu une remise à zéro du nombre de mandats présidentiels dont la limite est bien inscrite dans la constitution (art. 27) 2 ., grâce au référendum constitutionnel organisé en pleine épidémie du COVID-19.
En voulant priver leurs peuples de toute possibilité d’alternance démocratique et pacifique, Alassane Ouattara et Alpha Condé commettent un coup d’État. Le coup d’État contre la Constitution a la même charge de violence qu’un coup d’État militaire : il confisque non seulement le pouvoir, mais aussi les institutions censées le limiter. Il doit être condamné et traité avec la même fermeté.
Ci-dessous, la suite de la déclaration de la Coalition Tournons la PAGE pour l’Alternance en Afrique