Après avoir passé les charges du département des Transports hier mercredi, le ministre d’Etat, Aboubacar Sylla prend les rênes du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. La passation de service entre les ministres entrant Sylla et sortant Pr Aboubacar Bangoura ce jeudi 04 février 2020 au siège dudit département.
C’était en présence de plusieurs membres du Gouvernement et autres personnalités du pays. La rencontre qui a été présidée par le ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence, Naby Youssouf Kiridi Bangoura est marquée par des discours teintés d’émotions et d’ambitions à la fois.
Dans son discours de circonstance, le ministre d’Etat Aboubacar Sylla s’est dit conscient de la mission qui l’attend. Mais pour y arriver, le leader de l’UFC compte sur le soutien actif des cadres et agents de son département. Pour lui, son arrivée à la tête de ce ministère coïncide avec la volonté du chef de l’Etat, d’améliorer de façon significative la gouvernance en Guinée.
Sylla, un ministre pressé…
Le nouveau patron du département de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique annonce déjà des réformes pour redorer le mal qui gangrène le Système éducatif guinéen.
« L’enseignement supérieur déborde d’étudiants. Nous avons beaucoup plus d’étudiants par rapport aux besoins, aux capacités d’accueil et aux personnels enseignants qualifiés. Il est temps de mener des réformes pour que l’enseignement ne soit pas une pyramide renversée avec beaucoup de cadres supérieurs et pas assez de cadres moyens », prévient Aboubacar Sylla d’un ton ferme, ajoutant qu’il serait impardonnable pour lui de commettre l’erreur d’un débutant dans l’administration en se comportant dira-t-il à ses collaborateurs, « comme quelqu’un qui vient apprendre dans ce ministère les principes et règles de l’administration publique ».
Aussi, pour mettre en évidence sa volonté, le ministre entrant annonce des concertations imminentes avec les autres départements du Système éducatif. Des concertations qui mettront à nu les failles de l’éducation nationale pour apporter des solutions concrètes dans ce secteur capital pour le développement de la nation.
Les règles de l’administration, Sylla promet de les appliquer à lui-même d’abord, et à tous ses collaborateurs.
« La première règle, c’est le respect de la hiérarchie. La deuxième, c’est le respect des attributions des uns et des autres. La troisième, c’est la transparence. La quatrième, c’est l’intégrité », promet-t-il.
Ministre loyal, ouvert et discret…
Dans un langage franc qu’il adresse à ses nouveaux collaborateurs, Aboubacar Sylla se définit comme étant un ministre loyal, ouvert et discret.
« Je ne viens pas pour déplacer Paul et placer Pierre. Je viens pour créer autour de moi, une vraie équipe qui va me permettre d’atteindre les objectifs. Pour nous, ce ministère est trop important pour qu’il puisse souffrir de guéguerres, de dysfonctionnements et comportements de nature à opposer ses responsables. C’est ici qu’on va former l’élite de ce pays. C’est grâce à ce département que nous allons avoir les prochains dirigeants de la Guinée. C’est la réussite ou non de notre mission que dépendra l’atteinte de l’objectif d’émergence que nous souhaitons tous (…) Nous ne devons pas plaisanter ou subjectiver nos décisions et réactions dans le cadre du travail qui nous a été confiés’’ », lance-t-il dans la foulée de sa communication.
« Je pars du principe que chez moi, il n’y a pas de règlement de comptes et de chasse aux sorcières. Je ne suis pas là pour déterrer des vieux dossiers. Je suis là pour me tourner résolument vers l’avenir », tente-t-il de rassurer les cadres du très stratégique département de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Mais jure-t-il, « la culture du résultat est la seule qui vaille ».
Avant de terminer son allocution, Aboubacar Sylla a rappelé qu’il a gravi tous les échelons de l’administration avant d’être appelé à occuper le rang de ministre.
« J’ai eu la chance de gravir un à un tous les échelons de l’administration guinéenne. J’ai commencé par être chargé d’études, ensuite chef de section, puis chef de division, directeur, conseiller technique, conseiller économique du Premier ministre Sidya Touré, secrétaire général de ministères, avant de devenir ministre, tout en exerçant les fonctions de président de Conseil d’administration de sociétés comme la Salguidia et autres », se souvient-t-il.
Enfin, le ministre entrant a invité ses collaborateurs au travail. « Le contrat, ce n’est pas de venir à 8h au bureau et repartir à 16h30. Le contrat, c’est la lettre de mission que le Premier ministre nous a confié, les objectifs qui sont assignés au ministère, la réalisation des missions du département. Tant que cela n’est pas fait, chacun dans son domaine aura échoué et n’aura pas rempli la mission qui lui a été confiée. Il n’aura pas mérité le salaire et les avantages qui lui sont octroyés », insiste Aboubacar Sylla.
A suivre…
Alpha Madiou BAH
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