Comment arriver à une alternance du pouvoir en 2020 ? Le rêve des opposants sera-t-il une réalité à la fin du mandat du président Alpha Condé ? Ces différentes questions souffrent d’ambigüité majeure. Et pour cause, les opposants d’Alpha Condé vont en rangs dispersés sur la scène politique.
Deux ans avant la fin du second et dernier mandat présidentiel, l’opposition guinéenne, qui regroupe plusieurs têtes, a du mal à adopter des stratégies concrètes pour s’offrir le palais Sékhoutouréya en 2020. Le rêve bien qu’il soit nourri, n’a pour le moment aucun effet sur le pouvoir d’Alpha Condé.
En effet, les opposants d’Alpha Condé se rivalisent sans merci sur l’échiquier politique dans le seul but, de se placer à la première place, au cas où, l’actuel président guinéen céderait son fauteuil courant les prochaines présidentielles. Mais, en attendant que cela ne soit une réalité, Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Lansana Kouyaté, Faya Milimono, respectivement leaders de l’UFDG, UFR, PEDN, BL, sont en pannes de stratégies pouvant contrecarrer l’actuel pouvoir. En témoignes, les communales du 4 février 2018. Des élections, caractérisées d’égoïsme, de jalousie, de haine, les uns contre les autres, qui ont tout simplement été profitables au président Alpha Condé, même si ce dernier a eu du mal a bien fédéré au sein de sa formation politique, le RPG Arc-en-ciel courant l’opération d’élections et d’installations des élus communaux.
Par contre, les opposants sont tous unanimes sur plusieurs points : la mauvaise gouvernance qui caractérise l’administration, la violation de la constitution par le régime Condé. De même, les adversaires politiques d’Alpha Condé reconnaissent l’infiltration du pouvoir, dans les affaires internes des structures syndicales du pays.
Nonobstant, l’opposition peine à se réveiller de son plein sommeil. Pourtant, 2020 s’approche avec ténacité, ferveur et puissance. En 2019, l’année à laquelle doivent se tenir les législatives, les opposants sont contraints de légiférer au parlement en attendant la fin de la prorogation du mandat des députés. Qui sait d’ailleurs à quand la fin de cette disposition présidentielle dont se méfient plusieurs leaders de l’opposition ?
Pire, plusieurs blocs politiques sont de nos jours formés au sein de l’opposition guinéenne. Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition, pilote l’opposition républicaine qui se fissure davantage, Sidya Touré, cherche à contrecarrer ce dernier avec le leader du PEDN, en formant une convergence de l’opposition démocratique qui est en gestation. De mal en pis, Faya Milimono vole dans l’opposition sans position fixe. Il est opposant tout court.
Dr Ousmane Kaba, le nouvel entrant sur la piste d’il y a deux ans seulement, a déjà débuté ses piques à l’endroit de la classe politique. Car selon lui : « Dans notre pays, la confusion politique est à son comble. Les alliances se nouent et se dénouent de la manière la plus inattendue et souvent la plus paradoxale. Malheureusement, le désintérêt des intellectuels à la chose publique, par crainte ou par attentisme, laisse le champ libre au travail souterrain de clans plus dévastateurs pour notre pays qu’une pandémie », a lâché Dr Kaba lors d’une activité de sa formation politique.
Alpha Madiou BAH
Analyste Politique
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