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Coup d’État : la Cedeao suspend le Mali, exige la nomination d’un Premier ministre civil

 

Le Sommet extraordinaire a été convoqué pour faire le point sur la crise sociopolitique qui prévaut au Mali à la suite de l’arrestation, de la détention et des démissions subséquentes du Président et du Premier ministre de la Transition le 26 mai 2021, ainsi que pour déterminer la prochaine ligne d’action pour la transition.

Après la présentation du rapport par S.E Goodluck Ebele JONATHAN, ancien président de la République fédérale du Nigéria et envoyé spécial et médiateur de la CEDEAO au Mali, les chefs d’État ont exprimé de vives et profondes inquiétudes face à la crise actuelle au Mali, qui arrive à mi-chemin de la finla période de transition convenue, dans le contexte des défis de sécurité liés aux attaques terroristes incessantes et à la pandémie de Covid-19 avec ses conséquences socio-économiques désastreuses.

Les chefs d’État demandent la libération immédiate de l’ancien président et Premier ministre de la transition qui sont assignés à résidence.

les chefs d’État condamnent fermement ce récent coup d’État, qui est une violation des décisions prises lors du sommet extraordinaire tenu au Peduase Lodge, Aburi, Ghana, le 15 septembre 2020 et une violation de la charte de transition.

Après de longues discussions sur la situation au Mali, les chefs d’État et de gouvernement ont pris les décisions suivantes:

réaffirmer l’importance et la nécessité de respecter le processus démocratique d’accession au pouvoir, conformément au Protocole de 2001 de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance. ils condamnent en particulier toutes les actions qui ont conduit à l’instabilité persistante au Mali et ses conséquences dans la région;

Décider de suspendre le Mali des institutions de la CEDEAO conformément aux dispositions de la CEDEAO;

demander la nomination immédiate d’un nouveau Premier ministre civil;

Un nouveau gouvernement inclusif devrait être formé pour poursuivre le programme de transition;

Réaffirmons la nécessité de respecter la période de transition de 18 mois décidée à Accra. dans ce contexte, la date du 27 février 2022 déjà annoncée pour l’élection présidentielle doit être absolument maintenue. Un mécanisme de suivi sera mis en place à cet effet;

réitèrent les décisions antérieures selon lesquelles le chef de la transition, le vice-président et le premier ministre de la transition ne devraient en aucun cas être candidats à la prochaine élection présidentielle;

réaffirmer le soutien de la CEDEAO pour accompagner le processus de transition au Mali.exhorter tous les partenaires internationaux (l’Union africaine, les Nations Unies et l’Union européenne) à continuer à soutenir le Mali dans la mise en œuvre réussie de la transition;

féliciter et encourager le Médiateur à persévérer dans ses efforts de médiation et à rester saisi de la situation au Mali à travers le Comité Local de Suivi.

les chefs d’État appellent à la mise en œuvre immédiate de toutes ces décisions conformément au calendrier de transition défini. À cette fin, ils exhortent le Médiateur à retourner au Mali dans un délai d’une semaine pour impliquer les parties prenantes sur ces décisions.

les chefs d’État expriment leur gratitude à Son Excellence Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, président de la République du Ghana et actuel président de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), pour la convocation de ce Sommet extraordinaire sur la situation politique au Mali et pour les facilités mises à disposition pour assurer le bon déroulement du Sommet extraordinaire.

Fait à Accra, le 30 mai 2021.

Commission de la CEDEAO

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