Monsieur le Président du CNRD,
Pour la réussite de la transition dans le domaine de la presse, le SPPG qui agit au nom des employés de médias guinéens vous fait des propositions et doléances ci-après:
1-Accompagner les travaux de l’élaboration de la convention collective des journalistes en vue de son adoption par le syndicat et les associations patronales des médias;
2-Prendre un acte d’extension de la convention collective des journalistes une fois adoptée, pour qu’elle soit applicable à d’autres médias qui n’appartiendraient pas à l’une des organisations signataires;
3-Garantir la sécurité des journalistes dans l’exercice de leur métier notamment pendant la couverture des évènements de trouble;
4-Veiller au respect du droit d’accès aux informations d’intérêt général. Le premier acte concret à prendre à ce niveau, c’est la publication dans le journal officiel de la République, de la loi portant droit d’accès à l’information publique qui est déjà adoptée et promulguée;
5-Autoriser les journalistes à circuler pendant les heures du couvre-feu car comme on le dit, le journaliste est un professionnel 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Cela étant, il est appelé à travailler pour informer le public à n’importe quelle heure comme le témoignent les éditions d’informations nocturnes qu’on écoute tous les jours et les articles de presse publiés à tout moment;
6-Nous sommes heureux de constater que l’une des 5 valeurs du CNRD porte sur la rectification institutionnelle. A ce titre, nous vous suggérons de faire rectifier l’injustice dont le syndicat est victime dans la composition de la HAC (haute autorité de la communication) où nous n’avons toujours pas de représentants malgré toutes les démarches menées auprès du régime déchu. Pourtant, les employés de médias aussi doivent, par le canal du syndicat, y être représentés au même titre, sinon plus que les patrons de médias qui ont déjà leurs représentants dans cet organe de régulation. Pour y arriver, on doit réviser la loi portant haute autorité de la communication qui comporte d’ailleurs beaucoup d’autres manquements à corriger.
7-Prévoir le syndicat dans la répartition des subventions que l’Etat accorde à la presse chaque année. Cela permettra également de rectifier cette autre injustice qui défavorise les employés des médias pourtant plus nombreux que n’import quelle autre composante de notre corporation;
8- Créer et alimenter un fonds destinés à la formation et au renforcement de capacités des journalistes afin de qualifier davantage la presse guinéenne;
9-Pour garantir aux employés des médias une démarche inclusive, mettre les journalistes à l’abri des lois liberticides et leur permettre d’apporter efficacement leur contribution dans la construction d’un véritable Etat de droit, le syndicat souhaite avoir des représentants dans la composition de l’organe de transition qui sera chargé de voter les textes de loi. Mais aussi, dans tout autre organe dont les actions et décisions pourraient avoir un impact sur la corporation des journalistes.
10-S’appuyant sur votre engagement faisant de la justice ‘’la boussole qui guidera tout citoyen’’, nous demandons une enquête sérieuse sur la bastonnade en 2017, des dizaines de journalistes à l’éco 3 de Matam en vue d’un procès équitable sur cet acte qui a fortement porté atteinte à la liberté de la presse dans notre pays;
11-Eviter de traiter les dossiers des journalistes en dehors du cadre souhaitable dans un Etat de droit. Nous invitons d’ailleurs tout acteur de la vie publique qui se sentirait brisé dans ses droits par le travail d’un journaliste, à saisir le syndicat qui a une expérience et un département spécialisé dans la gestion des conflits;
12-Mise à disposition d’un domaine de l’Etat pour la construction du siège du syndicat des professionnels de la presse de Guinée(SPPG).
Pour finir, nous rappelons que le travail des journalistes professionnels, si on s’en sert bien, permet d’éclairer les citoyens dans leur choix et conduite, mais également les décideurs, dans leurs gestion et prise de décisions. Les critiques objectives des journalistes permettent de corriger les imperfections dans la gouvernance et d’éviter des dérapages notamment en termes du respect des principes démocratiques, les droits de l’homme, les libertés individuelles et collectives, le renforcement de l’indépendance de la justice…. C’est pourquoi nous demandons au CNRD de continuer à suivre les informations traitées et données par les journalistes professionnels, d’écouter attentivement leurs commentaires, analyses, critiques et dénonciations. Même pas pour traquer les auteurs de ces genres journalistiques, mais pour en faire bon usage afin de corriger les imperfections dans la gestion et prises de décisions.
Tel: 624 16 16 88/622 56 85 61.
E-mail: sppgguinee@gmail.com et sekoujamalpendessa@gmail.com