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Couvre-feu de l’état d’urgence sanitaire: pourquoi la singularité Guinéenne ? (Par Abdoulaye Condé)

Alors que le CNRD et son Président rencontrent ce mercredi 22 septembre les patrons des établissements hôteliers et autres propriétaires des boîtes de nuit, après avoir accordé des facilités de circulation aux Femmes et Hommes de médias au delà de 22 heures, ne serait-il pas mieux, comme tous nos voisins, de lever totalement le couvre-feu qui pénalise tout le monde et les activités économiques ?

Depuis le début de la crise sanitaire mondiale avec le SARS-COV-2, qui a provoqué en 2019 la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19), tous les pays du monde, touchés ou exposés, ont adopté des mesures draconiennes pour faire face au danger inconnu.

Le Président Alpha Condé et son Gouvernement, engagés dans un double processus électoral (les élections législatives) et référendaire (le référendum constitutionnel) au mois de mars, ont attendu le mois d’avril 2020 pour décréter l’état d’urgence sanitaire. Cependant, force est de reconnaître que la Guinée, par rapport à la circulation et à la progression du virus, figure parmi les Nations qui se portent le mieux.

Par rapport aux statistiques, on enregistre, ce 22 septembre 2021, 225 166 539 cas recensés dans le monde et ce depuis le 31 décembre 2019 dont 37 521 784 en Europe.

Le nombre de décès dans le monde à ce jour est de 4 636 120 depuis le 31 décembre 2019 dont 760 853 en Europe.

En France où les Guinéens voyagent beaucoup, plus de 6 900 000 cas ont été recensés et plus de 116 000 personnes décédées au 22 septembre 2021.

Au Sénégal voisin, 73 654 cas recensés et 1845 décès. En Côte d’Ivoire, 59 153 cas de contaminations et 569 décès. Au Mali, 15 074 cas recensés et 545 décès. Chez nous en Guinée, 30 271 cas de contaminations ont été recensés depuis le début de l’épidémie avec 375 décès (Paix à leur âme. Amen).

Au regard de ces statistiques, on constate que le taux de létalité, la moitié de ceux des pays voisins, est infiniment moins alarmant en Guinée. Mais, aucun de ces pays où le taux de contamination est plus élevé et où la maladie fait beaucoup plus de décès ne pratique à ce jour le couvre-feu. Les activités journalières et nocturnes, dans le respect des mesures et gestes barrières, ont repris depuis (les restaurants, les boîtes de nuits, les hôtels, les motels, les boulangeries, et bien d’autres activités) sont sécurisés et fonctionnent correctement et normalement et soutiennent les économies de ces pays.

Si la situation est ainsi meilleure en Guinée où le virus circule moins, il est paradoxal que ce soit le seul pays qui continue de maintenir le couvre-feu. Ce couvre-feu, sans cesse, est automatiquement reconduit depuis avril 2021.

Il est possible que ce fait ne soit pas sans arrières pensées politiques. Mais, tout porte aussi à croire que derrière cette dramatisation de l’ANSS, profitant sûrement de l’état d’esprit frileux de l’ancien Président par rapport au risque de manifestations, se cache un affairisme à outrance sur le dos de l’état surfacturé et des populations soumises à un régime rien que pour permettre à certains de se remplir les poches. Et donner également quitus de la rançon à certains agents véreux.

Les effets et conséquences de cet interminable couvre-feu sont très désastreux sur ceux qui travaillent la nuit en Guinée. Au demeurant, j’estime indiquer de procéder à un audit complet de l’ANSS pour déterminer la moralité de cette structure et celle de ses annonces sur les différents cas de virus.

En attendant, le couvre-feu depuis mars 2020 a totalement dégradé l’économie et mis dans la précarité de millions de jeunes qui travaillent dans ces secteurs à travers le pays.

Comme l’indique mon frère Omar Ndao ” l’économie de la nuit est énorme en Guinée. On peut citer les emplois des serveurs, portiers et videurs, sans oublier les artistes, les taxis, les salons de beauté, les commerçants de l’habillement,, les vendeurs de poissons par ricochet les pêcheurs, les bouchers, Bonagui et Sobragui etc.”

Il est donc juste et important de se conformer aux autres pays en respectant strictement aussi les mesures et gestes barrières. La Guinée ne peut être en dehors du monde. La France avec ses millions de cas, les États-Unis avec des millions de malades, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Gambie, le Libéria, la Sierra Leone et d’autres ne peuvent lever le couvre-feu et que la Guinée, pour le plaisir et l’intérêt de groupuscules affairistes et malhonnêtes, soit maintenue dans l’enfer du couvre-feu.

Un couvre-feu à partir de 22 heures, pénalise lourdement les fonctionnaires qui ont tout le mal du monde, avec l’état très dégradé de peu de routes que nous avons, à rejoindre leurs domiciles après le travail.

Et nous assistons à de nombreux embouteillages donnant l’occasion à certains agents de racketter les pauvres fonctionnaires cherchant à rentrer chez eux.

Et comme nous le savons, c’est dans la journée que les activités sont intenses en Guinée et ailleurs avec des millions de personnes en mouvement. Donc c’est dans la journée que les risques de contaminations sont très élevés et non la nuit où le rythme d’activités est très faible. À moins que le CNRD ne soit motivé par d’autres impératifs, il serait utile de lever totalement le couvre-feu qui ne sert à rien contre la circulation journalière du virus

Il faut simplement exiger le respect des mesures et gestes barrières. C’est ce qui se fait dans tous les autres pays cités.

Abdoulaye Condé

Journaliste

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