L’humilité précède la gloire alors que l’orgueil précède la chute, dit-on souvent.
Le réveil d’après chute du pouvoir, a été brutal et la journée s’est annoncée longue, le 05 septembre passé.
Comme un château de cartes, le système s’est effondré à l’image d’une bougie qui nous fauche compagnie au beau milieu de la nuit.
Tout s’assombrit autour de nous, on perd la sérénité habituelle et le privilège de la fonction.
Seul, face à personne et seul contre son courage, on soliloque dans une profonde méditation. On fait passer et repasser chacune des images de nos zones de coulisse. On médite sur son propre sort avec un battement de cœur au rythme d’un séisme à grande magnitude. On s’interroge, on se culpabilise et parfois, on se disculpe mais malheureusement, confronté à la colère générale, exposé au même sort que tous avant le temps du discernement où chacun devra répondre de ses actes. L’abonné des beaux temps est à l’épreuve du moment.
Dans cette solitude d’après pouvoir, moment de dépressions par endroits et période de remise en cause en d’autres, c’est un calme sans repos. C’est une période de souffrance morale et de manque de soin personnel.
Cependant, certains trouvent en cet instant précis le temps de la reconversion, de repentance, de dialogue avec son créateur. La foi se renforce et son attachement aux choses de la vie ou de la gloire s’effrite.
Tandis que d’autres, consumés par la solitude cèdent aux vices comme un errant de la nuit qui a perdu le sens de la raison.
C’est la vie en clandestinité comme un rat dans une maison de chats.
On se donne l’impression que le ciel est tombé sur notre tête. On ne quitte pas no souvenirs mais on voile nos propres turpitudes.
On ne tire pas de leçon alors que l’errance du pouvoir n’est ni digne de pardon ni susceptible d’oubli. C’est une prescription inaliénable dont aucune justification ne peut altérer.
C’est ainsi dire que rien n’est éternel.
Face au silence qu’impose un tel moment, il faut savoir tirer le meilleur profit possible sans se laisser emporter par des acclamateurs affamés.
Il faut écouter, entendre et comprendre la clameur publique pour ne pas subir la tragédie du mouton de sacrifice !
Sachons raison gardée !
Marouane, journaliste.