LE PESAGE ET LE PÉAGE POURRAIENT PARMI LES AUTRES MESURES DE PROTECTION DE NOS ROUTES, JOUER UN RÔLE IMPORTANT EN FONCTION DU MODE D’APPLICATION QU’ON EN FERA SUR LE TERRAIN.
La relance annoncée des activités de la société AFRIQUE PÉAGE pour les opérations de pesage/péage relatives aux véhicules poids lourds, est une initiative salutaire qui s’inscrit parmi les nombreuses solutions de protection du patrimoine routier de notre pays
En effet, je n’ai jamais cessé de rappeler dans mes nombreuses interventions par voie de média depuis près de dix ans, que patrimoine routier est victime d’une foultitude de déficits tel que le manque de mesures appropriées pour sa protection. Il y a moins de cinq ans depuis que la Guinée a son document appelé » loi protection du patrimoine routier « , bien plus tard que plusieurs pays dans la sous région ouest africaine, en Afrique et dans le monde.
Le péage/pesage qui revient après un bref passage, doit s’appliquer prioritairement sur nos principales infrastructures routières ayant des signes de bon état ou presque, aussi dans les sorties du port de Conakry, enfin les autres routes revêtues dans le pays.
L ‘idéal ne doit pas s’agir uniquement de renflouer les caisses de l’État suite au payement des quantités excédentaires sans limite prescrite par rapport au Poids Total Autorisé (P.T.A), dont le préjudice ne saurait être compensé par les montants perçus. La stratégie doit consister avant tout de décourager les nombreuses surcharges dont nos routes sont régulièrement victimes. Sinon, les fauteurs seront encouragés de plus en plus et les coups que nos routes vont continuer de prendre aideront à sonner le glas de beaucoup d’entre elles déjà fragiles pour d’autres raisons.
En attendant de construire plusieurs infrastructures routières résistantes, mieux vaut pour le moment prélever des montants sur des poids normaux au titre des frais d’usage de la route par les poids lourds et taxer excessivement les surpoids en fonction des catégories de camion. Aussi, des brigades mobiles de contrôle des excès de charge en zone urbaine doivent être instaurées dans le cadre de la recherche de l’efficacité globale des opérations de pesage/péage pour la protection de notre patrimoine routier.
Les mesures sus mentionnées ne seront que de moindres effets, si amont et en aval plusieurs autres dispositions ne sont pas prises.
En amont:
– Concevoir bien les infrastructures routières ;
– Bien les construire;
– Utiliser des engins en bon état;
– Éviter de modifier les engins afin qu’ils supportent plus de poids;
– Éviter de réparer ou de soulever les essieux avec plusieurs tonnages dans les camions par une crique à même sur la chaussée;
– Éviter les exécutions de dos d’âne et autres ouvrages sur les routes sans règles de l’art;
– Éviter les stationnements massifs et prolongés des camions sur la chaussée ou sur une partie de la chaussée ;
– Particulièrement dans les zones urbaines, éviter de ne pas tenir en compte les préoccupations d’autres services comme la SEG, l’’EDG, les télécommunications, etc……au risque de voir à chaque fois des routes se dégrader par ce défaut.
En aval:
– Le manque d’entretien (courant et périodique) est un coup de massue qu’une route peut subir, y compris sur le pouvoir d’achat des populations et sur l’économie du pays. L’entretien routier est un frère jumeau de la protection des routes.
En d’autres termes, le pesage/péage devient moins efficace lorsqu’une route est mal conçue ou mal réalisée, ou encore mal traitées sous plusieurs formes d’incivisme.
Passionnons-nous pour les choses du développement. Nous avons tout à y gagner.
Balla Moussa Konaté
Ingénieur des ponts et chaussées