Qui pour sauver la Guinée d’Alpha Condé ? Depuis plusieurs mois, le pays est secoué par une forte crise qui ne dit point son nom, crise née de la volonté du Président de la République et ses soutiens de changer la constitution en vigueur.
Cette situation engendre depuis mi-octobre 2019, des violences souvent réprimées dans le sang. Les manifestations se poursuivent encore, personne ne veut reculer. Pouvoir et opposition se rejettent souvent les responsabilités de ses violences.
Après Labé, Dalaba, Lélouma, Pita, où des édifices publics ont été attaqués, à Conakry, ce sont des biens privés qui sont visés. Les protestations prennent d’autres formes.
Ce mardi, selon un communiqué du Ministère de la Sécurité et de la protection civile, dans la commune de Matoto et surtout de Ratoma, ‘’des loubards violents ont fait des irruptions à certains endroits pour déverser l’huile de vidange sur la chaussée, ériger des barricades, caillasser et incendier des véhicules’’.
« Au petit Lac à Taouyah, des loubards se sont attaqués aux commerces, avant d’incendier deux véhicules appartenant aux tiers » mentionne le communiqué.
Aussitôt, la réplique des victimes a été immédiate ayant entrainée un début d’affrontement entre Loubards et Victimes de Pillage et de destruction de biens privés, précise le département dirigé par Damantang Albert Camara.
Dans la nuit du mardi à mercredi 22 Janvier 2020, à la Casse (Madina), le pool économique du pays, réputé fief traditionnel du parti au pouvoir, les citoyens se sont levés avec une surprise, la peur au ventre. Des véhicules complètement incendiés, c’est l’image que présentait cette zone dans la matinée. Ce sont en tout dix (10) véhicules qui ont été calcinés.
Les manifestations prennent donc d’autres tournures. Mais qui sont les auteurs ? Ils ne sont toujours pas connus, confient les autorités de la police, pourtant interpelés par les habitants de la zone dans le cadre d’une enquête indépendante.
Les partenaires de la Guinée inquiets face aux violences
Pendant que la crise politique endeuille des familles, les partenaires du pays se disent inquiets face aux violences dans les manifestations, souvent réprimées dans le sang.
Dans le cadre de la revue régulière de la situation des droits humains dans les pays membres de l’ONU, hier mardi, c’était au tour de la Guinée de passer devant ses pairs.
Alors que depuis le début de la mobilisation contre un changement de Constitution, des violences meurtrières ont fait des victimes parmi les civils et les gendarmes, les Pays-Bas, le Canada, la France, la Belgique, le Royaume-Uni, l’Allemagne, les États-Unis, tous évoquent leur inquiétude concernant l’encadrement des manifestations ces derniers mois, par le régime d’Alpha Condé.
Ces pays demandent des enquêtes impartiales concernant les violences survenues lors des manifestations. La Slovaquie a dit son inquiétude face à l’utilisation d’armes létales par les forces de sécurité.
A suivre…
Moustapha CONDE